Transport urbain: le Conseil de la concurrence épingle la dominance d’Alsa et de City Bus

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Revue de presseKiosque360. Dans un avis rendu public cette semaine, le Conseil de la concurrence constate la dominance d’Alsa et de City Bus sur le marché du transport public urbain et interurbain par autobus au Maroc. Les détails dans cette revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 14/07/2022 à 21h18

Le Conseil de la concurrence a rendu son avis relatif au fonctionnement concurrentiel de la gestion déléguée du transport public urbain et interurbain par autobus au Maroc. Il en ressort ainsi que ce marché se caractérise par un niveau élevé de concentration, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du 15 juillet.

D’après le journal, cette intensité de la concurrence se manifeste par la part de marché cumulée des deux premières sociétés du secteur, Alsa et City Bus, allant de 80% à 90% entre 2018-2020. A noter que le Conseil dirigé par Ahmed Rahou constate dans son avis une dominance nette de la société Alsa, dont la part de marché est passée de 50% à 70%.

Cette dominance d’Alsa s’est accélérée ces dernières années, observe le Conseil de la concurrence. Preuve en est l'augmentation de sa part de marché de 22 points entre 2018-2020. “Il semblerait que dans le cas d’espèce, les effets d'expérience et signalement, ainsi que les effets de vitrine aient joué pleinement en sa faveur”, peut-on lire sur l’avis.

Pour autant, nuance le Conseil de la concurrence, “ces effets sont autant de barrières dissuasives à l’entrée au marché de la gestion déléguée du transport public urbain et interurbain par autobus pour les nouveaux concurrents”, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Comment alors expliquer ce niveau élevé de concentrations? L’institution dirigée par Ahmed Rahhou l’attribue à la combinaison de trois facteurs essentiels. A commencer par les barrières très élevées à l’entrée qui favorisent les grandes entreprises et empêchent l'arrivée de nouveaux entrants.

Le nombre réduit d'appels d’offres, portant sur des contrats de longue durée (entre 10 et 15 ans) y est également pour quelque chose. Dernier facteur explicatif selon le Conseil de la concurrence: le faible taux de participation des opérateurs aux appels d’offres des grands centres urbains.

Dans son avis, le Conseil de la concurrence livre une série de recommandations. Parmi elles, la révision du statut et du cadre juridique régissant les sociétés de développement local (SDL) en vue de professionnaliser ces entités et leur donner les moyens juridiques et matériels pour jouer pleinement leur rôle de régulateur de ce marché.

Autre recommandation émise dans l’avis du Conseil, l’ouverture d’un débat public sur une éventuelle réforme d’envergure du mode de régulation au niveau de l’Etat et en collaboration avec les autorités locales. Objectif: amender la loi organique relative aux collectivités territoriales pour mieux définir le rôle et les compétences des SDL dédiées au secteur. 

Par Khalil Rachdi
Le 14/07/2022 à 21h18