Transmission, symptômes, prévention: les consignes de l’OMS concernant la mpox

Mpox - Variole du singe

Un premier cas de mpox a été détecté au Maroc, à Marrakech, a annoncé le ministère de la Santé le 12 septembre. (Photo d'illustration)

Alors qu’un premier cas de mpox a été enregistré au Maroc, à Marrakech, grâce au protocole de veille établi par le Royaume, le ministère de la Santé a appelé le 12 septembre les citoyens à respecter les mesures préventives recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le 13/09/2024 à 11h28

Depuis le déclenchement de l’alerte sanitaire mondiale liée au virus mpox, également appelé la variole du singe, le Maroc applique un protocole sanitaire strict. Pour se prémunir contre toute transmission du virus, il convient d’adopter des mesures préventives au quotidien.

Comment se transmet la mpox ?

Provoquée par l’orthopoxvirus simien, la mpox est une infection virale qui peut se transmettre d’une personne à l’autre, principalement par contact étroit. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) précise sur son site Internet que l’on entend par contact étroit «le contact peau à peau (le toucher ou des relations sexuelles, par exemple) et le contact bouche-à-bouche ou bouche à peau». Et bien que le virus de la mpox ait été détecté dans le sperme, «on ignore pour l’instant si la maladie peut se transmettre par le sperme ou les sécrétions vaginales», indique l’OMS.

Le virus peut également se transmettre lorsque l’on se retrouve face à une personne contaminée: parler ou respirer à sa proximité met ainsi en contact avec des particules respiratoires infectieuses. Dans le cas d’une grossesse, l’infection de la mère par le virus de la mpox peut être dangereuse pour le fœtus ou le nouveau-né et «peut entraîner une fausse couche, une mortinaissance, le décès du nouveau-né ou des complications pour la mère», indique-t-on.

Les personnes qui sont en contact avec des vêtements, du linge de lit ou de toilette, des objets, des appareils électroniques et d’autres surfaces qui ont été touchées par une personne atteinte de mpox courent également un risque si elles présentent des coupures ou des abrasions, ou si elles se touchent les yeux, le nez, la bouche ou d’autres muqueuses avant de s’être lavé les mains.

Les animaux présentent-ils un risque de transmission?

Dans les milieux où le virus de la mpox est présent chez certains animaux sauvages, il peut également être transmis des animaux infectés aux personnes qui sont en contact avec eux. Un être humain peut contracter la mpox lorsqu’il entre en contact physique avec un animal infecté, «comme certaines espèces de singes ou de rongeurs terrestres (tels que l’écureuil arboricole)», est-il précisé. L’exposition par contact physique peut survenir lors d’une morsure ou d’une griffure, ou lors d’activités telles que la chasse, le dépouillement, le piégeage ou la préparation d’un repas. A noter qu’«on peut également contracter le virus en consommant de la viande mal cuite».

Quels sont les symptômes de la mpox?

La mpox peut se manifester par divers signes et symptômes. «Alors que certaines personnes présentent des symptômes relativement peu sévères, d’autres peuvent être atteintes d’une forme plus grave de la maladie et devoir être prises en charge dans un établissement de santé», explique l’OMS.

La mpox se manifeste habituellement par une éruption cutanée qui peut durer deux à quatre semaines. Cette éruption peut être précédée ou suivie de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires, de douleurs dorsales, d’une asthénie et d’adénopathies (hypertrophie des ganglions lymphatiques).

«L’éruption ressemble à des cloques ou à des lésions et peut toucher le visage, les paumes des mains, la plante des pieds, l’aine et les zones génitales et/ou anales. Ces lésions peuvent également siéger sur la bouche, la gorge ou les yeux», explique l’OMS, précisant qu’il peut y avoir d’une à plusieurs milliers de lésions.

Certaines personnes présentent une inflammation à l’intérieur du rectum (proctite) qui peut causer une douleur intense, ainsi qu’une inflammation des organes génitaux qui peut causer des difficultés à uriner.

Dans la plupart des cas, les symptômes de la mpox disparaissent spontanément en quelques semaines grâce aux soins de soutien, tels que l’administration de médicaments contre la douleur ou la fièvre.

Quelles sont les formes graves de la maladie?

Chez certaines personnes, la maladie peut être grave ou entraîner des complications, voire le décès. «Les nouveau-nés, les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées, par exemple en raison d’une infection au VIH à un stade avancé, peuvent être exposés à un risque accru de contracter une forme plus grave de la maladie et d’en mourir», explique-t-on.

Les formes graves de la mpox peuvent se manifester par des lésions plus grandes et plus étendues (en particulier dans la bouche, les yeux et les organes génitaux), des surinfections bactériennes de la peau, une septicémie ou des infections pulmonaires.

Parmi les complications figurent notamment les infections bactériennes graves dues à des lésions cutanées et les atteintes cérébrales (encéphalite), cardiaques (myocardite), pulmonaires (pneumonie) ou oculaires. Les personnes atteintes d’une forme sévère de la maladie doivent parfois être hospitalisées et peuvent avoir besoin de soins de soutien et de médicaments antiviraux pour atténuer la gravité des lésions et raccourcir le délai de guérison.

Pendant combien de temps est-on contagieux?

L’OMS précise que «les personnes atteintes de mpox sont contagieuses jusqu’à ce qu’une croûte se soit formée sur toutes leurs lésions, que les croûtes soient tombées et qu’une nouvelle couche de peau se soit formée dessous, et que toutes les lésions siégeant sur les yeux et sur le corps (dans la bouche, dans la gorge, dans le vagin et dans l’anus) aient également cicatrisé», ce qui prend généralement deux à quatre semaines.

Toutefois, il est aussi possible que le virus reste présent pendant un certain temps sur les objets et surfaces avec lesquels la personne infectée a été en contact.

Quels sont les gestes barrières à adopter?

- Le nettoyage et la désinfection des surfaces et des objets ainsi que le lavage des mains après avoir touché des surfaces ou des objets potentiellement contaminés peuvent contribuer à prévenir ce type de transmission.

- Éviter les contacts étroits (y compris sexuels) avec toute personne atteinte de mpox. À noter que «le port d’un préservatif ne protège pas totalement contre la mpox, mais peut réduire le risque de la contracter, ou l’ampleur de l’exposition», indique l’OMS.

- Lavez-vous régulièrement les mains à l’eau et au savon ou avec un gel hydroalcoolique.

- Afin de réduire les risques de transmission de la mpox par les animaux, il faut éviter tout contact non protégé avec des animaux sauvages, en particulier avec des animaux malades ou morts (y compris le contact avec leur viande et leur sang).

- Dans les pays où les animaux sont porteurs du virus, tout aliment contenant des produits animaux ou de la viande doit être bien cuit avant d’être consommé.

- Les personnes chez qui la mpox est confirmée ou suspectée doivent éviter tout contact physique rapproché avec les animaux, y compris les animaux de compagnie (chats, chiens, hamsters, gerbilles…), les animaux d’élevage et les animaux sauvages.

Par Leïla Driss
Le 13/09/2024 à 11h28