Une arrestation banale dans le strict respect des lois en vigueur s’est transformée en "scandale" politique. Pourtant, les faits sont avérés, et les éléments de la police n’ont fait que répondre à une plainte déposée par des habitants décontenancés par des agissements peu orthodoxes se passant dans leur immeuble. C’est le cas de Mustapha Riq, membre du secrétariat général du Cercle politique de Jamaa d’Al Adla Wal Ihsane (Justice et bienfaisance), membre de l’Union mondiale des Oulémas musulmans et accessoirement enseignant au CPR d’El Jadida. Ce membre influent de la Jamaa, pourtant marié et père de famille, entretenait une liaison avec une jeune femme à qui il rendait visite tous les week-end dans sa résidence à Casablanca. Née en 1973, la femme, qui enseigne le français dans un collège, est divorcée. Ce sont ses voisins de la résidence qui ont alerté la police sur les agissements de ce couple non marié, assure à Le360 des sources sécuritaires.
Selon un communiqué de la préfecture de police, Mustapha Riq a été arrêté le vendredi 13 mars vers 19h, en flagrant délit d’adultère dans l’appartement de son amante. «La police judiciaire, sous la supervision du parquet général, a inspecté le lieu et saisi toutes les preuves que nécessite l’enquête, en respectant les droits des mis en cause», ajoute le communiqué. Nos sources assurent que les preuves sont irréfutables et établissent clairement qu'il y a eu rapports sexuels: l'expertise demandée par le parquet général a prouvé l’existence dans les téléphones des deux amants de textos échangés assez explicites, en plus de l’examen des lingeries confisquées dans le cadre de l’enquête.
La police judiciaire d’El Jadida, ville où réside le mis en cause, a convoqué la femme de Riq, l’informant de l'arrestation de son époux pour adultère. Ceci pour préserver ses droits de poursuivre ou non son mari. Après avoir confirmé qu’elle se rendrait à la préfecture de police de Casablanca le même jour, elle s’est finalement désistée. Mieux encore, après que Riq et sa complice ont été déférés devant le parquet général quelques heures avant l’expiration du délai de la garde à vue, l’épouse a renoncé à son droit de poursuivre son mari pour adultère. Résultat: l'accusation tombe à l'eau comme le stipule l’article 491 du code pénal. Mustapha Riq a été ainsi relaxé tandis que sa complice sera poursuivie pour incitation à la débauche.
Le communiqué de la préfecture de police de Casablanca récuse par ailleurs toutes les déclarations et fausses informations d’un responsable de la Jamaa, prétendant que l'homme aurait été interpellé de manière arbitraire. «La visite effectuée par quatre avocats au siège de la police judiciaire, avec l’aval du parquet général, pour s’entretenir avec le prévenu, dément les allégations prétendant que ce dernier a été arrêté hors le cadre de la loi», insiste le communiqué de la préfecture de police de Casablanca.