Il n’y a pas que les villes du nord du royaume qui ont été prises d’assaut par les estivants après Aid Al-Adha. El Jadida connaît aussi une forte affluence des vacanciers marocains en cette période, avec tout l’impact que cela peut avoir sur l’activité économique de la ville, après un début d’été morose. Bien entendu, certaines «professions» saisonnières s’en trouvent boostées. Cependant, à l’instar des villes du nord du royaume, cela ne se passe pas sans la prolifération de certaines pratiques malsaines dont les auteurs cherchent le gain rapide.
Dans son édition du vendredi 23 août, Al Ahdath Al Maghribia s’intéresse de près à ce qui se passe dans la capitale de Doukkala qui, depuis quelques jours, connaît une affluence qualifiée d’inédite depuis plusieurs années. Des estivants marocains en provenance de tout le royaume se ruent sur El Jadida au lendemain de Aid Al-Adha, ce qui naturellement fait le bonheur des «professionnels» saisonniers qui voient leurs activités stimulées, alors que l’été avait mal commencé pour eux.
Comme le rappelle le journal, certaines activités estivales constituent une source de revenu principale pour de nombreuses familles locales. Certaines transforment leurs habitations en hébergements à louer. D’autres voient leurs enfants, souvent des étudiants, exercer une profession pour les aider financièrement, voire pour se faire de l’argent de poche qui leur servira tout au long de l’année. Cependant, le quotidien déplore que ces activités saisonnières deviennent, au fil des ans, un frein au développement du tourisme local dans la ville, tant certains «professionnels» exagèrent dans la fixation des contreparties financières qu’ils exigent de leurs clients. Ceci dans une absence totale de contrôle de la part des autorités.
Dans le reportage publié dans son édition du jour, Al Ahdath Al Maghribia
commence par donner l'exemple des personnes qui se transforment en «agents de location» d’appartements durant l’été. Aux entrées de la ville, on peut les apercevoir chaque jour, parfois jusqu’à très tard dans la nuit, guettant les touristes en provenance de Casablanca, Marrakech ou autres, dans les principales entrées de la ville, prétendant pouvoir leur trouver le type de logement qu’ils souhaitent. Les autorités locales ont bien tenté de lutter contre cette pratique, source d’une totale anarchie dans le secteur. Mais leurs modestes initiatives n’ont, semble-t-il, pas eu l’effet escompté. Du coup, ils sont nombreux à squatter les principales artères de la ville pour proposer leurs services aux clients et, souvent, se retrouvent impliqués dans des conflits soit avec des estivants mécontents ou refusant de leur payer «leur commission», soit avec des locataires mal intentionnés.
Dans son reportage, le quotidien s’intéresse également à ceux qui font de la location de parasols sur les plages un métier d’été. Après avoir quasiment disparu l’année dernière suite à une campagne menée par les autorités locales, ils sont revenus cette année en force, ce qui intrigue le journal qui se pose la question de savoir les autorités font preuve de complaisance dans ce qui ressemble à une occupation illégale d’espaces publics.
Véritable star, autrefois, de la saison estivale à El Jadida, la figue de barbarie n’a pas non plus été épargnée par les adeptes du gain facile. Ces prix ont, en effet, connu une forte inflation cette année, situation que les commerçants justifient auprès des commerçants par le fait qu’il s’agit d’un fruit «en cours d’extinction». Bien entendu, le principal argument présenté pour motiver cela est la recrudescence, ces dernières années, des attaques que subissent les cactus par un insecte, la cochenille.
Ce sont là des exemples de ce que vit le touriste marocain à El Jadida cette année où, à l’instar de ce qui se passe dans les villes du nord, certains opportunistes n’ont aucun mal à profiter de la forte affluence des estivants pour s’en mettre plein les poches.