Les autorités poursuivent leur lutte contre l’incitation à l’émigration clandestine et la publication de fake news sur les réseaux sociaux.
A Tétouan, un influenceur très connu vient d’être condamné à deux mois de prison ferme, relaie Al Akhbar, ce jeudi 31 août.
Selon le jugement prononcé mardi 29 août 2023 par le tribunal de première instance de Tétouan, le mis en cause est poursuivi pour incitation à l’émigration clandestine.
Il lui est reproché d’avoir enregistré et diffusé sur les réseaux sociaux des séquences vidéo montrant une tentative d’émigration clandestine vers le préside de Sebta.
La vidéo montre également la mobilisation des forces de l’ordre chargées de la lutte contre les tentatives d’émigration, notamment par la nage, en poste à Bab Sebta.
Sur cet enregistrement, l’influenceur, désormais condamné à une peine de prison ferme, laisse entendre que les forces de l’ordre maltraiteraient les auteurs de ces tentatives d’émigration clandestine.
D’après le quotidien, la sentence aurait été plus lourde si le tribunal n’avait pas pris en considération des circonstances atténuantes.
L’influenceur s’est en effet excusé, assurant qu’il n’avait aucunement eu l’intention de porter atteinte à quiconque, encore moins aux autorités chargées de lutter contre l’émigration clandestine.
Tout en se défendant de vouloir s’immiscer dans le travail des autorités, il a assuré qu’il mettait en scène et diffusait sur les réseaux sociaux des situation qu’il a qualifiées d’«humoristiques», ainsi qu’une sorte de carnet de voyage.
Des thèmes, assure-t-il, qui n’ont rien à voir avec un quelconque appel ou incitation à l’émigration clandestine et donc aux accusations pour lesquelles il est poursuivi en justice.
Le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Tétouan, rappelle le quotidien, avait ordonné à la police judiciaire de Fnideq d’ouvrir une enquête sur une affaire impliquant un influenceur opérant sur le réseau social Facebook, connu dans la région.
Le parquet a ordonné l’arrestation et la mise en garde à vue du mis en cause, qui a été interrogé.
Il lui était reproché d’avoir enregistré une opération sécuritaire, au cours de laquelle les forces de l’ordre sont intervenues pour faire avorter une tentative d’émigration clandestine collective de plusieurs dizaines de mineurs et d’adultes issus de plusieurs pays.
Les personnes en question avaient tenté de profiter du brouillard très dense qui s’était levé dans la région pour passer clandestinement à Sebta.
Sur ces images, en plus d’insinuer que les forces de l’ordre auraient violenté ces candidats à l’émigration, le mis en cause a tenté d’intervenir pour les faire libérer.
Il a également tenu des commentaires implicites, considérés incitant à l’émigration, lorsqu’il a détaillé ce qu’il a qualifié de «faille» dans le dispositif.
Il a même assuré que certains clandestins ont effectivement réussi à déjouer la vigilance des forces de l’ordre et expliqué comment ils ont procédé pour atteindre Sebta.