Tétouan: poursuites judiciaires contre trois médecins pour non-assistance à personne en danger

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Revue de presseKiosque360. Suite au refus d'une clinique de Tétouan de prendre en charge un patient sexagénaire soupçonné d'avoir contacté le coronavirus, trois médecins se sont retrouvés poursuivis en justice pour non-assistance à personne en danger.

Le 23/11/2021 à 19h06

C’est une affaire qui risque de faire couler beaucoup d’encre durant les prochains mois et, peut-être, créer une jurisprudence. Dans un mois, trois médecins devront répondre devant le tribunal de première instance de Tétouan des accusations portées contre eux pour non-assistance à personne en danger, non-application de dispositions contractuelles et intervention d’un dirigeant administratif et financier dans des prérogatives purement médicales.

Dans son édition du mercredi 24 novembre, Al Ahdath Al Maghribia apporte les détails de cette affaire qui secoue l’opinion publique dans cette ville du Nord. La publication précise que la première audience de ce procès vient tout juste d’être reportée au 22 décembre prochain, à la demande de la défense qui a requis plus de temps pour étudier le dossier. Dans ce dernier, les trois médecins sont accusés d’avoir refusé de prendre en charge dans leur clinique, en juin dernier, un sexagénaire qui souffrait d'un saignement aigu du nez.

En fait, explique le journal, l’affaire a démarré au début de l’été dernier lorsque le patient, qui avait chuté d'une échelle, a été conduit par ses enfants dans une clinique privée. Cette chute a nécessité une opération chirurgicale au niveau du nez, où de graves blessures ont été constatées, et le sexagénaire a été retenu deux jours avant d’être autorisé à quitter l’établissement. Le patient semblait alors aller bien.

Or, durant les jours qui ont suivi, l'état du patient s'est détérioré, et il a soudain été pris d’un intense saignement de nez. Ses enfants se sont alors empressés de le ramener à la clinique où il avait été soigné la première fois. D’après Al Ahdath Al Maghribia, son médecin traitant l’a bien pris en charge et a demandé à ce qu’il soit placé sous surveillance. L’un de ses fils a de même été autorisé à rester avec lui.

Jusqu’ici, tout se déroulait donc normalement. Mais quelle ne fut la surprise du patient et de son fils lorsqu’une infirmière est subitement entrée dans la chambre du patient, en pleine nuit, pour lui demander de quitter immédiatement la clinique. Le motif avancé est que le sexagénaire était atteint de la Covid-19, ce qui ne l’autorisait pas à rester dans l’établissement. Sauf que, selon les enfants du patient, celui-ci avait déjà contracté le coronavirus et en était totalement guéri depuis longtemps. Il disposait même de son pass vaccinal, prouvant qu’il avait subi les deux injections du vaccin.

La direction de la clinique n’en a eu cure et a insisté sur le fait que le sexagénaire devait quitter l’établissement, chose que ses enfants ont fait constater par huissier justice. Par la suite, le patient a été transporté dans une autre clinique où il a été pris en charge et où on lui a également confirmé qu’il n’était pas atteint de la Covid-19.

Par Fayza Senhaji
Le 23/11/2021 à 19h06