Terrorisme: ce que l’on sait de la cellule démantelée ce 29 mai à Tanger

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le portail d'accès au siège du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) à Salé.

Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) a démantelé, dans la matinée de ce lundi 29 mai à Tanger, une cellule terroriste formée de trois individus, et qui préparait des actes dangereux visant à porter atteinte à la sécurité du pays. Voici ce que l’on sait sur les membres de cette cellule.

Le 29/05/2023 à 12h09

Dans son communiqué diffusé ce lundi, le BCIJ annonce que d’après les premiers éléments de l’enquête, les membres de cette cellule terroriste, âgées de 31 à 40 ans, avaient prêté allégeance à l’organisation Daech et étaient sur le point d’exécuter des actes destructeurs visant des cibles vitales et des institutions sécuritaires qu’ils avaient auparavant repérées. Les trois prévenus avaient également l’intention de rejoindre l’une des antennes de Daech au Sahel après l’exécution de leurs funestes plans.

D’après les informations que Le360 a pu recueillir auprès de sources locales, l’interpellation des trois membres de cette cellule est intervenue au quartier Bir Chïiri, un quartier populaire relevant administrativement de l’arrondissement de Souani et faisant partie de la grande localité dite Ard Dawla à Béni Makada.

Cette localité tangéroise a connu par le passé le démantèlement de plusieurs cellules terroristes dont la majorité, en plus de préparer des actes terroristes, recrutait des combattants pour les envoyer vers les zones de conflit en Irak et en Syrie.

Pratique de la «Taqiya»

Et comme la plupart des éléments radicalisés de ce quartier, les trois membres de la cellule démantelée Tarik M., Saïd Z. et Bachir E. n’avaient pas d’activité professionnelle à proprement parler. Selon des témoignages recueillis par nos soins, deux d’entre eux étaient des vendeurs ambulants (Ferrachas), alors que le troisième s’occupait comme il le pouvait, au jour le jour.

L’arrestation des trois individus a pris de court les habitants de ce quartier. Le trio ne montrait aucun des signes extérieurs «classiques» de radicalisation (habits, barbes…) et évitait même de prier dans les mosquées du voisinage. Un comportement qui s’assimile à ce qu’on appelle la «Taqiya» dans le jargon des milieux extrémistes, et qui revient à dissimuler, par prudence, les possibles indices qui pourraient révéler les convictions radicales ou violentes des fidèles. L’enquête en cours, menée sous la supervision du parquet chargé des crimes terroristes, devrait nous en apprendre davantage sur cette cellule, ses projets avortés et ses éventuelles connexions locales ou à l’étranger.

Par Said Kadry et Mohammed Boudarham
Le 29/05/2023 à 12h09