La brigade nationale des investigations judiciaires, relevant de la Gendarmerie royale, a interpellé et placé en garde à vue, jeudi, un ressortissant syrien et des fonctionnaires communaux exerçant dans la commune urbaine de Rabat et la commune rurale Dar Bel Amri dans la province de Sidi Slimane.
Les personnes mises en cause sont impliquées dans des affaires de falsification et de détournement de registres concernant les terres collectives soulaliyates dans le Gharb. Leur objectif était de squatter ces terrains, bénéficiant de la complicité de certains «nouabs» (délégués) et d’un écrivain public.
D’après les sources du quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 13 et 14 décembre, «cette affaire a éclaté lorsqu’une dizaine d’agriculteurs de la région, qui disposent d’actes authentiques leur permettant d’exploiter les terres collectives soulaliyates en question, ont été surpris par des plaintes déposées par un ressortissant syrien leur demandant d’évacuer les lieux».
Sur la base de ces plaintes et les réclamations des agriculteurs concernés, poursuit le quotidien, «le parquet général compétent a diligenté une enquête, confiée à la brigade nationale des investigations judiciaires, relevant de la Gendarmerie royale».
D’après l’enquête, de forts soupçons entourent sept personnes impliquées dans cette affaire, précisent les mêmes sources. Ce qui a servi de base juridique pour écrouer cinq d’entre elles, dont le ressortissant syrien, en attendant les résultats d’une enquête approfondie ordonnée par le parquet compétent.
Ce qui est particulièrement intriguant dans ce dossier est l’absence totale de traces d’enregistrement des cessions en litige. Les vérifications effectuées par les enquêteurs dans les registres de légalisation, notamment auprès des services de Rabat et de la commune rurale de Dar Bel Amri, ont confirmé cette lacune.
La même enquête, indique Assabah, a conduit les éléments de la brigade à consulter les registres de légalisation d’autres communes de la région du Gharb, sans trouver de traces de ces contrats ou des documents de cession présentés par le ressortissant syrien.
Cette affaire semble loin d’avoir révélé tous ses secrets, surtout qu’elle survient au moment où 65 autres individus, incluant des représentants locaux et des fonctionnaires communaux, ont déjà été déférés devant le tribunal de première instance de Souk El-Arbaâ du Gharb pour exploitation illégale de terres soulaliyates dans la même région.








