Tanger croule sous les déchets

Des déchets jonchent le sol, devant la mer Méditerranée.

Revue de presseLes Tangérois, qui avaient cru s’être débarrassés des scandales à répétition concernant la gestion de leurs déchets, se sont remis à crier leur détresse, à cause de nombreux quartiers croulant sous les ordures. Une revue de presse tirée d’Al Akhbar.

Le 14/10/2024 à 20h25

La gestion défaillante des déchets solides à Tanger est devenue intenable pour ses habitants: «des quartiers entiers croulent sous les déchets», constate Al Akhbar de ce mardi 15 octobre, à cause «d’un changement de planning» des entreprises en charge de l’assainissement.

Alors que celles-ci opéraient plusieurs rotations dans les zones à forte densité, elles se sont limitées à une seule collecte quotidienne.

Résultat, des quartiers comme Béni Ouryaghel se sont transformés en poubelles à ciel ouvert et les habitants n’ont pas hésité à partager leurs visions d’horreur quotidiennes sur les réseaux sociaux, dans le but affiché de faire pression sur le Conseil de la Ville.

Al Akhbar précise que les membres de ce Conseil consacrent 304 millions de dirhams par an à la gestion des déchets générés par les Tangérois, mais sans les résultats qu’ils escomptaient.

Des élus et conseillers ont eu beau crier au scandale devant cette situation, rien n’y a fait, alors que les sociétés attributaires des marchés relatifs aux déchets de la ville ont à nombreuses reprises critiqué leur laxisme et leur incompétence.

Cette situation tranche avec le dynamisme qui caractérise Tanger et les ambitions nourries par ses édiles, tout particulièrement à l’approche de grands rendez-vous sportifs comme la Coupe d’Afrique des Nations, et la Coupe du Monde, en 2030.

«À chaque fois qu’un scandale de la sorte éclate, au lieu de traiter ce genre de problèmes à la racine, les sociétés délégataires se contentent d’édicter de petites mesures, comme la location de matériel supplémentaire ou le recours à de la main-d’œuvre temporaire, le temps de la gestion de ce moment de crise ponctuelle», commente Al Akhbar.

Selon le quotidien, la gestion catastrophique des déchets à Tanger au cours de l’Aïd Al-Adha est venue démontrer toute l’étendue de l’incompétence des entreprises délégataires chargées de l’assainissement, Mecomar et Arma, propriétés de Youssef Ahizoune, le propre fils de Abdeslam Ahizoune, qui n’est autre que le patron de Maroc Telecom.

Devant les montagnes de déchets qui s’amoncellent dans plusieurs quartiers et exhalent des relents nauséabonds incommodants, exposant, de surcroît, les Tangérois à de potentiels risques sanitaires, le management des entreprises précitées a décidé de fustiger… l’auteur d’un reportage publié par Le360, qui a filmé et décrit cette honte, inqualifiable à tous points de vue.

Par Walid Ayadi
Le 14/10/2024 à 20h25