Il aura fallu ce drame qui a coûté la vie, la veille du Jour de l’an, à deux personnes pour que les autorités de la ville du Détroit décident de plancher sur la situation des cafés à chicha. Du coup, elles ont décidé de s’assurer que ces établissements respectent les normes en vigueur et si les décisions du Conseil de la ville, présidé par le PJD, sont observées par tenanciers de ces cafés. Le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans sa livraison du week-end des 4 et 5 janvier, parle d’ailleurs d’un «lobby» qui contrôle ces d’établissements. Ces derniers doivent en effet se conformer aux décisions du Conseil de la ville qui délivre les autorisations d’exploitation et perçoit, en contrepartie, des taxes conséquentes.
Les autorités locales, rappelle le quotidien, ont annoncé que deux personnes ont trouvé la mort dans un incendie qui s’est déclenché dans la nuit de mardi à mercredi dans un café à Tanger. Aussitôt avisés, poursuit le quotidien, les services de la protection civile sont intervenus pour éteindre le feu et ont évacué cinq personnes vers l’hôpital régional de Tanger. Deux des victimes sont décédées. Selon les premiers éléments de l’enquête, souligne Al Akhbar, l’incendie serait dû à un court-circuit survenu dans ce café dénommé «Ô75 Paris», sis au complexe la Tulipe.
Citant les mêmes sources, le journal relève qu’une enquête a été ouverte sous la supervision du Parquet pour déterminer les circonstances de cet incident. D’après ces sources, poursuit le quotidien, on ignore tout des cafés à chicha éparpillés dans la ville. On ne sait rien non plus de ceux qui les exploitent et les contrôlent, ni comment ils sont gérés. De même qu’on ne sait pas comment entrent les quantités de charbon nécessaires avec tous les risques que cela suppose. De plus, ajoute Al Akhbar, il arrive même que ces établissements reçoivent des clients en état d’ébriété, ce qui finit le plus souvent par des accrochages et des rixes au milieu de la nuit et donc par l’intervention de la police.
Par ailleurs, souligne Al Akhbar, les milieux politiques de la ville, surtout ceux représentés au Conseil de la ville, ont à plusieurs occasions soulevé cette problématique et reproché au Conseil de fermer l’œil sur les dépassements des tenanciers de ces cafés. Des infractions ont souvent été enregistrées, les gérants entendus par la police et l’affaire close par le paiement d’une caution. A aucun moment, il n’y a eu retrait de permis d’exploitation. Les cafés reprennent leur activité quelques jours après le passage des autorités, relève le quotidien. Ce qui laisse supposer l’existence un «lobby».
Le quotidien parle par ailleurs d’un réseau de corruption qui permettrait à ces établissements de continuer à exercer sous couvert de promotion de l’activité touristique. De même qu’une association, affirme le quotidien, a été créée et milite pour la suppression des amendes encourues en cas d’infraction au règlement d’exploitation de ces établissements. De leur côté, les citoyens de la ville ne cessent de protester contre la prolifération de ces établissements qui sont souvent à l’origine de nuisances et de troubles pour l’entourage.