Surpopulation carcérale: un partenariat public-privé pour la construction de nouvelles prisons?

Mohamed Salah Tamek, délégué général à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion.

Mohamed Salah Tamek, délégué général à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion. . DR

Un partenariat public-privé pour construire de nouvelles prisons et atténuer la surpopulation carcérale est possible. C’est une piste défendue par Mohamed Salah Tamek, patron de l’administration pénitentiaire. Les détails.

Le 06/11/2020 à 14h00

En début de semaine, au Parlement et en présence de Mostafa Ramid, ministre d’Etat chargé des droits de l’homme, Mohamed Saleh Tamek faisait part aux élus de ses griefs contre le gouvernement. Le patron de la Délégation générale de l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) se plaint de la réduction du budget de son administration sur deux années consécutives (2020 et 2021).

Dans la foulée, il a évoqué l’éternel problème de la surpopulation carcérale (84.393 détenus au 27 octobre 2020, dont 45,27% en préventive). «Pour résoudre ce problème, je dois construire 25 nouvelles prisons et, pour cela, il faut trouver 4 milliards de dirhams», a expliqué Mohamed Saleh Tamek.

Les milliards dont il parle venant à manquer par ces temps de crise, la DGAPR a mis sur la table une piste qui pourrait être d’un grand secours: un partenariat public-privé pour construire de nouvelles prisons. Mais comment? «Il ne s’agit nullement de privatiser les prisons comme certains ont tendance à le croire», explique une source proche de la DGAPR.

Selon l’option avancée par Tamek, des promoteurs privés pourraient construire des prisons et les livrer à la DGAPR en contrepartie d’une sorte de loyer annuel. Passé un certain nombre d’années, la DGAPR pourrait alors récupérer le ou les établissement(s) en question.

Selon nos sources, une telle option n’est pas impossible dans cette conjoncture, le roi ayant insisté (dans son discours d’ouverture du Parlement, le 9 octobre dernier) sur la nécessaire implication du secteur privé.

Selon les explications fournies par Mohamed Saleh Tamek aux élus, la question du foncier, principal écueil dans plusieurs projets, ne devrait pas poser de question. Alors que l'assiette foncière en dehors des zones urbaines de la DGAPR est conséquente, au centre de plusieurs zones urbaines, cette direction dispose d’établissements pénitentiaires qui nécessitent une réhabilitation, voire carrément une reconstruction.

La DGAPR a ouvert 3 nouvelles prisons en 2020 et 4 autres sont en chantier.

Par Mohammed Boudarham
Le 06/11/2020 à 14h00