Pour mieux faire passer ce message, la présidente du CNDH, Amina Bouayach, est descendue dans l’arène, au sein du stand dédié au Conseil, en intervenant longuement aux côtés d’éminents orateurs nationaux et étrangers lors d’un débat intitulé «Le Maroc au sein de l’espace africain, un chemin vers l’abolition de la peine de mort».
«Il s’agit de tuer pour punir un homicide, c’est inacceptable du point de vue de la conscience, du droit humain, du droit à la vie et des valeurs démocratiques», a martelé la présidente du CNDH, une militante reconnue des droits de l’homme sur les plans national et international.
Le panel était composé également de Abderrahim Jamai, avocat et coordonnateur de la Coalition marocaine contre la peine de mort qui liste plusieurs articles du Code pénal actuel prévoyant cette sentence. Mais, le Maroc est abolitionniste de fait depuis 1994, puisque depuis cette date, aucune condamnation à mort n’a été exécutée dans le Royaume.
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«Ce thème sur l’abolition de la peine de mort est une contribution sage et équilibrée entre citoyens marocains. Je souhaite que les canaux des médias officiels organisent à l’avenir des débats similaires», a affirmé Abderrahim Jamai.
Un autre intervenant de marque, le Sénégalais Idrissa Saw, membre de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, a qualifié de «préoccupation majeure» la question de la peine capitale en Afrique. «Nous appelons les pays qui appliquent un moratoire sur la peine de mort, comme c’est le cas du Maroc, à franchir le Rubicon en décidant l’abolition de la peine capitale», a-t-il déclaré.
Raphaël Chenuil-Hazan, directeur de l'association française Ensemble contre la peine de mort, a abondé dans le même sens, espérant voir le Maroc, qui a réalisé de «grands pas en matière de droits de l’Homme, de suivre la voie des pays qui ont aboli la peine de mort».