Sidi Bennour: les routes en ruine, un développement en panne

Un trou dans la chaussée d'une rue.

Un trou dans la chaussée d'une rue.

Revue de presseÀ Sidi Bennour, les routes se dégradent au rythme du désintérêt. Dans cette province agricole au cœur des Doukkala, les chaussées fissurées, les pistes impraticables et l’absence d’entretien quotidien compliquent la vie des habitants, freinent le commerce et isolent les douars dans un territoire longtemps présenté comme le grenier du pays. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 27/10/2025 à 18h18

La carte routière de la province de Sidi Bennour traverse aujourd’hui une phase de dégradation alarmante. Les infrastructures routières, autrefois moteur du développement local, se sont détériorées au fil des ans, au point de refléter un essoufflement du dynamisme économique et social, relève le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 28 octobre.

Dans cette région agricole située au cœur des Doukkala, connue pour ses terres fertiles, ses marchés de bétail et la richesse de sa production agricole, l’absence de routes solides et bien entretenues freine les échanges commerciaux et complique la vie quotidienne des habitants.

Les habitants de Sidi Bennour vivent au rythme des désagréments quotidiens provoqués par l’état déplorable des routes, jonchées de nids-de-poule et de fissures, souvent sans entretien depuis des années.

Dans plusieurs communes rurales, au nombre de vingt-deux dans la province, la chaussée se délite, les accotements s’effritent, et les pistes reliant les douars aux centres urbains deviennent impraticables, surtout en période de pluie, constate Assabah.

Ces conditions pénalisent lourdement les habitants, en particulier les agriculteurs et les commerçants, qui dépendent de ces routes pour écouler leurs produits et se rendre aux marchés hebdomadaires.

Les conducteurs de taxis et d’automobiles particulières ne cachent plus leur colère face à ce qu’ils qualifient de négligence prolongée. Ils dénoncent des routes devenues de véritables pièges pour leurs véhicules, causant des pannes mécaniques répétées et des coûts d’entretien supplémentaires.

Ces infrastructures en ruine sont à l’origine de nombreux accidents de la route, les automobilistes étant contraints d’effectuer des manœuvres dangereuses pour éviter les crevasses et les ornières, a-t-on pu lire.

La situation ne se limite pas aux zones rurales. Dans les villes de Sidi Bennour, Zemamra et Oualidia, les habitants constatent également une dégradation inquiétante des rues et des ruelles, surtout dans les quartiers périphériques, loin des grands axes rénovés.

Dans les villages isolés, les conséquences sont encore plus dramatiques. Le manque de routes carrossables empêche souvent les enfants de se rendre facilement à l’école et complique la tâche des agriculteurs, notamment lors du transport des récoltes vers les marchés, a-t-on encore pu lire.

Or, Sidi Bennour est une province à vocation agricole par excellence, qui contribue de manière significative à l’approvisionnement national en céréales, bétail, fruits et légumes.

Certes, les ministères de l’Équipement, de l’Eau, du Transport et de la Logistique, en coordination avec les autorités locales, ont entrepris des travaux de réhabilitation sur la route nationale n°7 reliant El Jadida à Marrakech via Sidi Bennour, jusqu’à la limite de la zone de Sidi Ismaïl. Mais de nombreux habitants signalent que plusieurs tronçons, notamment en direction de Marrakech et Safi, demeurent endommagés et nécessitent des interventions urgentes, écrit Assabah.

Les routes menant à Zemamra, Youssoufia et Oualidia présentent elles aussi des signes de délabrement avancé, tout comme celle reliant Sidi Bennour à Settat via Boulaouane, dont la rénovation est jugée prioritaire.

Face à ce constat, plusieurs associations de la société civile ont interpellé les autorités compétentes (préfecture, conseil provincial et ministère de l’Équipement) afin de lancer un plan d’urgence pour la réhabilitation du réseau routier.

Elles appellent également les élus locaux à passer des promesses aux actes, estimant que la province a suffisamment souffert de l’immobilisme.

Par La Rédaction
Le 27/10/2025 à 18h18