Le procès du professeur de l’Ecole supérieure Roi Fahd de Traduction vient de démarrer à la Cour d’Appel de Tanger. Après la phase de l’enquête préliminaire supervisée par le Parquet et les investigations menées par le juge d’instruction, le principal mis en cause dans cette affaire vient de comparaître en audience publique, en état de détention, devant le juge. D’après le quotidien Al Akhbar qui rapporte l’information dans son édition du lundi 24 janvier, cette première audience, qui a eu lieu vendredi, s’est terminée sur un report du procès au 4 février.
Selon le quotidien, c’est Abdelmalek Essaâdi, représentant juridique de cet établissement cité à comparaître, qui a demandé ce report. Le représentant de l’Université veut se donner le temps d’examiner toutes les pièces du dossier à charge. Quant à la défense du mis en cause, elle a d’abord clamé son innocence avant de solliciter sa relaxation et sa poursuite en liberté provisoire. Aucune des deux requêtes n’a été acceptée.
De son côté, poursuit Al Akhbar, la défense de la victime accuse l’Université de ne pas avoir su protéger ses étudiantes, tout en faisant état d’au moins 70 plaintes qui auraient été déposées pour harcèlement sexuel auprès de la présidence de l’Université. Cette dernière, poursuit le quotidien, s’est d’abord murée dans le silence depuis l’éclatement de cette affaire avant de réagir, vendredi dernier, pour justement nier l’existence de ces plaintes. Bien plus, la présidence de l’Université, à travers son représentant juridique, a même menacé de poursuivre en justice quiconque, y compris les membres du barreau, continuerait à clamer en public l’existence de ces plaintes.
Dans un communiqué diffusé par la présidence de l’Université, cette dernière fait état de la mise en place d’un numéro vert et d’une adresse e-mail spécialement dédiées aux éventuelles plaintes pour harcèlement sexuel au sein de l’Université, mais persiste à maintenir qu'elle n’a jamais reçu autant de plaintes. La seule plainte connue actuellement a d’ailleurs donné lieu à l’ouverture d’une enquête et, plus tard, à ce procès, précise la même source.
Par ailleurs, poursuit Al Akhbar, l’antenne du SNE-Sup à l’école Fahd de Traduction a rejeté, de son côté, toutes les informations faisant état d’une éventuelle tentative du syndicat d’étouffer cette affaire et de protéger le professeur impliqué. Il n’y a pas eu non plus, selon les syndicalistes, de pression sur les étudiantes comme on le prétend ici et là.
Après la Fac de droit de l’Université de Settat et l’ENCG d’Oujda, c’est là le troisième scandale sexuel de la série «sexe contre de bonnes notes» qui éclate dans le milieu universitaire. L’affaire de l’école Fahd remonte à la mi-décembre. L’accusé, après avoir laissé entendre à son étudiante que son année ne serait pas validée, lui a proposé un rendez-vous galant. La suite est connue. Une semaine plus tard, l’étudiante, qui avait sous la main plusieurs preuves et témoins, a décidé de déposer plainte auprès des autorités compétentes.