L’Association migration internationale (AMI) organise avec le soutien du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), un séminaire international sur le thème «Entre crises, mutations de la migration et politiques des pays d’accueil. Quel avenir pour les transferts des migrants marocains et méditerranéens ?». L’évènement est prévu le 15 et 16 février à l’Institut national de statistiques et d’économie appliquée (INSEA) à Rabat en présence de chercheurs et experts du Maroc, d’Espagne, de France, d’Italie, du Liban, de Tunisie et de Turquie.
Les transferts des Marocains du monde vers le Maroc ont connu une forte progression au cours des dernières années. Malgré ses répercussions négatives sur l’activité économique et la migration internationale, la pandémie de la Covid-19 a paradoxalement stimulé les transferts vers le Maroc, comme d’ailleurs vers d’autres pays d’origine des migrants, notamment des pays méditerranéens.
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Cependant, suite à la guerre en Ukraine, une autre crise est déjà là, et se manifeste de diverses manières. D’un autre côté, des menaces se profilent sur les transferts en direction du Sud: en plus de coûts de transfert souvent exorbitants, certains pays de résidence des migrants commencent à exercer des contrôles sur les transferts et les investissements des migrants dans leur pays d’origine et d’autres évoquent la possibilité de le faire. Les experts parlent également du durcissement des conditions d’exercice des succursales des banques étrangères dans l’Union européenne (projet de directive européenne) et pointent du doigt la convention de l’OCDE sur l’échange d’informations fiscales… Tout ceci fait partie d’un durcissement des politiques migratoires de nombreux pays d’accueil, notamment les pays européens où résident quelque 85% de la communauté marocaine à l’étranger et la majorité des migrants d’autres pays du Sud et de l’Est méditerranéens.
Ce séminaire ambitionne d’apporter un éclairage sur la problématique des déterminants et du devenir des transferts des migrants méditerranéens, notamment marocains, tunisiens, égyptiens, libanais, turcs qui se posent de manière aiguë aux chercheurs et aux décideurs politiques.