Séfrou: le Parquet intervient pour empêcher le mariage d'une mineure de moins de 14 ans

Un nouveau marié passe la bague au doigt à son épouse.

Revue de presseAlerté par une association de la société civile, le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Séfrou a suspendu le mariage coutumier d’une mineure de 14 ans. Une revue de presse d’Assabah.

Le 14/03/2024 à 22h36

Le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Séfrou est intervenu pour mettre fin au mariage d’une jeune fille mineure résidant dans une commune rurale. C’est une association de la société civile qui a prévenu le magistrat que la famille de la jeune fille, âgée d’à peine 14 ans, s’apprêtait à organiser la fête de ce mariage de surcroît coutumier, rapporte Assabah du vendredi 15 mars.

L’association a, dans sa plainte, demandé une intervention immédiate des autorités judiciaires afin d’enquêter sur cette affaire et de suspendre la cérémonie jusqu’à l’épuisement des voies de recours. Le procureur du Roi a donné ses instructions à la police judiciaire pour diligenter une enquête sur cette affaire. Les enquêteurs ont auditionné, en premier lieu, la mère de la jeune fille qui a déclaré qu’un homme avait demandé sa main et qu’elle lui avait fait savoir qu’elle avait à peine 14 ans.

Le prétendant, poursuit-elle, lui avait répondu de ne pas s’en préoccuper et qu’il allait accomplir toutes les formalités. Entendu à son tour, le fiancé a expliqué que le père de l’adolescente avait accepté l’union avant de mourir, tout comme la jeune fille et qu’ils s’étaient mis d’accord pour conclure le mariage.

Les enquêteurs ont par la suite auditionné la jeune fille, accompagnée de sa mère, qui leur a donné la même version. Mais, poursuit-elle, elle a demandé à sa mère de patienter jusqu’à l’accomplissement de toutes les procédures juridiques.

Le quotidien Assabah souligne qu’à l’issue de ces auditions, le dossier a été déféré devant le procureur du Roi qui a à nouveau entendu la mère de la jeune fille. Le magistrat l’a informée des risques que représente un tel mariage pour la santé psychologique et sociale de sa fille, ainsi que pour ses droits.

Il a par la suite entendu le fiancé qui a maintenu les déclarations mentionnées dans le procès-verbal de la police. Le magistrat lui a fait savoir fermement que toute tentative de mariage coutumier avec cette jeune fille sans qu’il n’épuise, au préalable, les voies de recours l’expose à des poursuites judiciaires.

Par Hassan Benadad
Le 14/03/2024 à 22h36