Trois cent mille dirhams. C’est le budget annuel moyen des fournitures de bureau pour chaque agent de l’une des sociétés de développement local (SDL) à Casablanca. Les SDL de la métropole, écrit le quotidien Assabah dans sa livraison du jeudi 3 novembre, ont tendance à forcer un peu trop sur leur budget de fonctionnement. D’après le quotidien, malgré la forte baisse de la structure des ressources financières des SDL, surtout durant les dernières années à cause du Covid, les dépenses de fonctionnement de ces organismes sont restées anormalement élevées.
Ainsi, souligne le quotidien se référant à un document dont il a pu avoir possession, les dépenses des fournitures de bureau, papier, stylos, toner pour imprimantes et autres se sont élevées à plus 13 millions de dirhams dans une petite SDL, dont il n’a pas cité le nom, logée dans des locaux relativement modestes et qui emploie à peine 44 agents titulaires.
Le chiffre exact est de 13,5 millions de dirhams et couvre l’exercice budgétaire 2021. Ce qui représente d’ailleurs une forte augmentation par rapport aux années passées, lorsque le budget consacré à cette rubrique ne dépassait pas les 8 millions de dirhams.
Non seulement 13,5 millions de dirhams est un montant jugé énorme par rapport à la nature de l’activité de cet organisme, mais ces dépenses interviennent au moment où les multiples circulaires du ministère de l’Intérieur insistent sur la rationalisation des dépenses et pressent leurs destinataires à ne s’en tenir qu’aux dépenses réellement nécessaires et surtout à recourir le plus possible à la digitalisation de leurs services. Le ministère de l’Intérieur met également l’accent dans ces missives sur le respect de l’environnement via la limitation de l’utilisation et de la consommation du papier, souligne le quotidien.
En décortiquant le budget de cette SDL, le quotidien relève que le montant des textes et impôts payés par cette dernière s’élève à 73 000 dirhams contre seulement 40 000 auparavant. Toujours selon le document consulté par le quotidien, c’est la rubrique «dépenses des charges externes» qui a littéralement explosé durant ces dernières années. Son budget est passé de 16 millions de dirhams en 2018 à 34,5 millions de dirhams trois exercices plus tard, c'est-à-dire en 2021.
Pendant cette même période, et en pleine crise sanitaire, poursuit Assabah, les charges salariales sont passées de 6 millions à 14,5 millions de dirhams, soit plus que le double. Cela tout en sachant que la même SDL emploie à peine, comme précisé plus haut, 44 salariés permanents et 159 agents de la commune en situation de mise à disposition et dont les salaires sont payés par le conseil communal. Ce qui fait dire au quotidien que les agents de la SDL sont généreusement payés puisque, en plus de leurs salaires relativement élevés, ils touchent des primes et des indemnités annuelles de l’ordre de 200 000 dirhams.