Il y a quelques jours à peine, son nom était peu, voire pas du tout, connu des Marocains. Mais des bruits insistants -entre-temps formellement démentis par l’intéressée-, selon lesquels il aurait entretenu une love affair avec Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, l’a brutalement propulsé dans l’actu du pays.
Désormais, les Marocains n’ignorent pas qu’Andrew Forrest est un riche homme d’affaires australien. Certes, mais qui est-il réellement?
Al Akhbar de ce mercredi 29 mai , qui lui a consacré un portrait, le décrit comme un homme «sûr de lui», qui promeut plusieurs causes humanitaires.
Alors que ses gains sont estimés à 6,5 millions de dollars par jour et que l’étendue totale de sa fortune est évaluée à plus de 33 milliards de dollars, Andrew Forrest a pour habitude d’effectuer d’importants dons à des organismes caritatifs.
Le milliardaire australien avait fait don de 5 milliards de dollars, sous forme d’actions de la société Fortescue Metals, à la fondation qu’il dirige avec son épouse, Nicola, dont il est, affirme le quotidien marocain, actuellement séparé.
Cet organisme caritatif soutient plusieurs programmes consacrés à la lutte contre l’envahissement des océans par les déchets plastiques, les changements climatiques ou encore les diverses formes que peut prendre l’esclavage moderne.
L’une des causes dans lesquelles Andrew Forrest s’est particulièrement engagé reste cependant sa défense des aborigènes d’Australie.
Pourtant, c’est contre certains d’entre eux qu’il a mené l’une de ses batailles judiciaires les plus féroces: les Yudjibarndi sont en effet l’un des peuples autochtones d’une région de ce pays-continent, où le milliardaire extrait annuellement 180 millions de tonnes de fer brut.
Dans un procès qu’ils lui avaient intenté, les Yudjibarndi lui avaient réclamé une compensation au titre de dommages et intérêts pour l’exploitation qu’il faisait de cette ressource.
Ils avaient d’ailleurs obtenu gain de cause après qu’un premier jugement avait été rendu, mais Andrew Forrest avait déclaré, l’an dernier, qu’il refusait «de signer des chèques», expliquant que ces pratiques ne servaient pas la cause des peuples autochtones, qu’en fait elles affaiblissaient.
Dans son business, le milliardaire a la réputation d’être très exigeant, décrit comme attendant de ses collaborateurs qu’ils soient aussi travailleurs que lui.
Al Akhbar assure aussi qu’il a pour réputation, pour ses défenseurs, d’être un homme qui a confiance en lui. En revanche, ses détracteurs le décrivent comme étant «possessif» et «difficile».
Pour d’autres, Andrew Forrest a une «personnalité complexe», surtout après qu’il s’est fortement opposé aux enquêtes de certains journalistes, curieux d’en savoir plus sur son empire minier.
Né dans l’État d’Australie occidentale, le milliardaire est le descendant de l’un des quatre fondateurs du Parlement australien.
Selon des confidences qu’il a lui-même livrées, son père, Donald, a joué un rôle important dans l’acquisition de sa confiance en lui, quand le jeune Andrew était encore adolescent.
C’est même cette confiance en lui qui lui a permis de réussir dans son business, après des débuts comme trader et avant qu’il ne se décide à créer une première société, Anaconda Nickel, afin de saisir les opportunités qu’offrait à cette époque le marché très porteur de l’exploitation du nickel.
Voici à présent 21 ans, au mois d’avril 2003, Andrew Forrest a acquis la société Allied Mininig and Processing, entre-temps devenue Fortescue Metals Group.
Avant de transférer un grand nombre de ses actions à la fondation caritative qu’il a créée, il détenait 36,75% du capital de ce groupe minier. Et sur le seul exercice comptable 2021-2022, il a pu empocher la bagatelle de 2,4 milliards de dollars de bénéfices.