Révélations. Lutte antiterrorisme: la nouvelle stratégie à l'international du BCIJ

Abdelhak Khiame, directeur du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ). 

Abdelhak Khiame, directeur du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ).  . MAP

Dans une interview accordée à l'agence de presse américaine AP, Abdelhak Khiame, directeur du BCIJ, annonce une nouvelle stratégie pour surveiller les personnes d'origine marocaine qui se radicalisent en Europe.

Le 20/09/2017 à 13h04

Le Maroc travaille actuellement à l’élaboration d’une nouvelle stratégie de suivi des Marocains, ou des personnes d’origine marocaine, qui se radicalisent en Europe. C’est ce que vient d’annoncer Abdelhak Khiame, directeur du BCIJ, dans une interview accordée mardi 19 septembre à l’agence de presse américaine AP, reprise par les médias locaux, dont le Washington Post.

L’agence de presse, qui ne manque pas de souligner le rôle stratégique que joue le Maroc en général, et en particulier le Bureau central d’investigation judiciaire, dans la lutte antiterroriste, rapporte également que la nouvelle approche a été édictée par le fait que des personnes d’origine marocaine ont été impliquées dans les attentats en Catalogne alors qu’elles se sont radicalisées en Europe. «Nous sommes obligés d’en tenir compte», tranche Khiame.

Bien qu’il donne peu de détails sur cette nouvelle approche, Abdelhak Khiame a insisté sur la nécessité d’une collaboration internationale en matière de renseignement et que, dans ce sens, le BCIJ envisage d'installer des bureaux à l’étranger.

126 "revenants" de Daech, dont des femmes, arrêtésSur le volet des combattants marocains de Daech qui fuient la zone irako-syrienne, le patron du «FBI marocain» révèle que 85 hommes, 14 femmes et 27 mineurs ont été arrêtés à ce jour, soit un total de 126 personnes. Ce chiffre est toutefois loin des 1.644 combattants marocains qui avaient rejoint Daech, selon les données du BCIJ. Dans son interview à l’AP, Abdelhak Khiame a également rappelé que ses services ont pu démanteler 42 cellules terroristes affiliées à Daech, et 5 suivant d’autres mouvances.

En plus des Marocains qui reviennent des rangs de Daech, les services sécuritaires s’intéressent également à ces personnes ayant grandi en Europe, s’y étant radicalisées et qui seraient tentées par un retour au Maroc pour y perpétrer des attaques. Les investigations après les attentats en Catalogne avaient d’ailleurs révélé le cas d'un individu n’ayant aucun lien avec la cellule de Barcelone, mais qui fomentait tout de même des projets terroristes dans le royaume.

Par Younès Tantaoui
Le 20/09/2017 à 13h04