Au lieu de rassurer les parents d’élèves, le communiqué du ministère de l’Education nationale sur les mesures prises pour aborder la rentrée scolaire a semé la confusion. Le département d’Amzazi a versé dans l’ambiguïté en adoptant l’enseignement à distance comme base et en laissant le choix aux parents qui souhaiteraient envoyer leurs enfants à l’école.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du week-end, que la formule proposée n’était pas un choix, mais un dilemme entre l’apprentissage et la préservation de la santé des élèves. D’autant plus que les cours à distance dispensés pendant le confinement ont été, de l’avis des experts et des parents, un échec total.
Le cadre éducatif Abdelouaheb Shimi souligne que le département de tutelle a trouvé beaucoup de difficultés à terminer la précédente saison scolaire à cause de la propagation de la pandémie du coronavirus. Malheureusement, ajoute-t-il, le ministère n’a pas anticipé pour remédier aux carences constatées, l’année dernière, dans l’enseignement à distance.
A quelques jours de la rentrée scolaire, poursuit-il, le ministère n’a pas consenti beaucoup d’efforts financiers pour investir dans la logistique aussi bien dans les écoles qu’auprès des apprenants. Mais, précise-t-il, ce sont les élèves du monde rural et des quartiers marginalisés qui vont pâtir le plus de l’enseignement à distance faute de matériel et de connexion à internet. Encore faut-il préciser, souligne le même intervenant, que l’enseignement à distance nécessite des programmes et des méthodes spécifiques qui permettent aux apprenants d’assimiler les leçons.
Le quotidien Al Massae rapporte que Siham, maman d’une petite fille, souligne qu’elle a très mal vécu l’expérience de l’enseignement à distance l’année dernière. Malgré, dit-elle, le matériel technologique dont elle disposait, sa fille a été incapable de se concentrer sur ses cours. D’autant, ajoute-t-elle, que les cours dispensés étaient très denses. Pourtant, elle a déployé beaucoup d’efforts pour aider sa petite fille, mais il est clair, poursuit-elle, qu’elle ne pouvait pas suppléer l’ambiance de la classe et la pédagogie de l’enseignant. Encore faut-il préciser, ajoute-t-elle, que personne n’était disposé à entamer l’expérience de l’enseignement à distance que ce soit les élèves, leurs parents ou les enseignants.
Un constat partagé par le professeur de sociologie, Ali Chaabani, qui affirme que cette formule a chamboulé toutes les notions de l’apprentissage classique avec l’introduction des nouvelles technologies. Et le sociologue de s’interroger sur le degré de préparation de la société marocaine à relever ce défi sachant que cette formule lui a été imposée et non pas choisie d’une manière progressive. C’est vrai, dit-il, que la propagation du Covid-19 a poussé les pouvoirs publics à prendre de telles mesures, mais il ne faut pas jeter la balle dans le camp des parents d’élèves pour les transformer en superviseurs éducatifs.