Rentrée scolaire: des familles à la croisée des chemins

Une salle de classe en 2018.

Une salle de classe en 2018. . DR

Revue de presseKiosque360. Les formules préconisées par le ministère de l’Education nationale pour la rentrée scolaire ont semé la confusion chez les parents d’élèves. Soit ils optent pour le présentiel et exposent leurs enfants aux risques de la contamination, soit ils choisissent le distanciel avec ses carences.

Le 05/09/2020 à 07h08

Au lieu de rassurer les parents d’élèves, le communiqué du ministère de l’Education nationale sur les mesures prises pour aborder la rentrée scolaire a semé la confusion. Le département d’Amzazi a versé dans l’ambiguïté en adoptant l’enseignement à distance comme base et en laissant le choix aux parents qui souhaiteraient envoyer leurs enfants à l’école.

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du week-end, que la formule proposée n’était pas un choix, mais un dilemme entre l’apprentissage et la préservation de la santé des élèves. D’autant plus que les cours à distance dispensés pendant le confinement ont été, de l’avis des experts et des parents, un échec total.

Le cadre éducatif Abdelouaheb Shimi souligne que le département de tutelle a trouvé beaucoup de difficultés à terminer la précédente saison scolaire à cause de la propagation de la pandémie du coronavirus. Malheureusement, ajoute-t-il, le ministère n’a pas anticipé pour remédier aux carences constatées, l’année dernière, dans l’enseignement à distance.

A quelques jours de la rentrée scolaire, poursuit-il, le ministère n’a pas consenti beaucoup d’efforts financiers pour investir dans la logistique aussi bien dans les écoles qu’auprès des apprenants. Mais, précise-t-il, ce sont les élèves du monde rural et des quartiers marginalisés qui vont pâtir le plus de l’enseignement à distance faute de matériel et de connexion à internet. Encore faut-il préciser, souligne le même intervenant, que l’enseignement à distance nécessite des programmes et des méthodes spécifiques qui permettent aux apprenants d’assimiler les leçons.

Le quotidien Al Massae rapporte que Siham, maman d’une petite fille, souligne qu’elle a très mal vécu l’expérience de l’enseignement à distance l’année dernière. Malgré, dit-elle, le matériel technologique dont elle disposait, sa fille a été incapable de se concentrer sur ses cours. D’autant, ajoute-t-elle, que les cours dispensés étaient très denses. Pourtant, elle a déployé beaucoup d’efforts pour aider sa petite fille, mais il est clair, poursuit-elle, qu’elle ne pouvait pas suppléer l’ambiance de la classe et la pédagogie de l’enseignant. Encore faut-il préciser, ajoute-t-elle, que personne n’était disposé à entamer l’expérience de l’enseignement à distance que ce soit les élèves, leurs parents ou les enseignants.

Un constat partagé par le professeur de sociologie, Ali Chaabani, qui affirme que cette formule a chamboulé toutes les notions de l’apprentissage classique avec l’introduction des nouvelles technologies. Et le sociologue de s’interroger sur le degré de préparation de la société marocaine à relever ce défi sachant que cette formule lui a été imposée et non pas choisie d’une manière progressive. C’est vrai, dit-il, que la propagation du Covid-19 a poussé les pouvoirs publics à prendre de telles mesures, mais il ne faut pas jeter la balle dans le camp des parents d’élèves pour les transformer en superviseurs éducatifs.

Par Hassan Benadad
Le 05/09/2020 à 07h08