Régulation du cannabis: un bilan encourageant dévoilé par le ministre Laftit

Une exploitation de cannabis.

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a dévoilé un bilan détaillé de la régulation des activités liées au cannabis. Ce tournant historique marque le passage d’une logique de criminalisation à une intégration économique et légale de la filière, avec des résultats déjà tangibles. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 19/10/2025 à 20h30

Intervenant dans le cadre d’une question parlementaire, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a présenté un état des lieux détaillé des activités relatives au cannabis pour l’année en cours. Il a indiqué que l’Agence nationale de réglementation des activités liées au cannabis (ANRAC) a réalisé, à la date du mois d’août, pas moins de 5 430 opérations de contrôle. Ces inspections ont conduit au retrait de 111 licences pour manquement aux dispositions réglementaires.

Le ministre a par ailleurs souligné l’expansion considérable des surfaces dédiées à cette culture: celles-ci ont été multipliées par plus de vingt, évoluant de 192 hectares en 2023 à 4 729 hectares en 2025. Le nombre de licences octroyées s’élève désormais à 235, accordées à 165 employeurs œuvrant dans divers segments (production de graines, commercialisation et transformation).Selon les données officielles rapportées par Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 20 octobre, le nombre d’agriculteurs intégrés au dispositif réglementé a connu une progression remarquable, passant de 430 à 7 052.

Ceux-ci sont répartis au sein de 430 coopératives de production. Les principales zones de culture se concentrent dans les provinces de Taounate (2 045 hectares), Al Hoceima (1 343 hectares) et Chefchaouen (1 341 hectares), bénéficiant ainsi à plusieurs milliers d’exploitants.

Cette transformation d’ampleur témoigne d’une mutation profonde: le passage d’une approche fondée sur la criminalisation à une politique de légalisation maîtrisée. L’État s’attache en effet à inscrire ces agriculteurs dans le cadre de l’économie formelle et à leur permettre de tirer parti des débouchés offerts par la chaîne de production légale du cannabis, exclusivement réservée à des usages médicaux et industriels.

La création de coopératives productives leur garantit non seulement un accompagnement et des formations adaptées, mais aussi la possibilité de commercialiser leurs produits dans un cadre transparent et sécurisé. Laftit a tenu à rappeler que ce chantier réglementaire est mené avec détermination et responsabilité, conformément à la vision publique visant à intégrer les cultivateurs dans un écosystème légal, propice à l’amélioration de leurs conditions de vie et à la protection contre les filières illicites.

«En matière d’exportation, le ministre a fait état de la mise en place d’une commission technique mixte chargée de superviser les ventes à l’international», note Al Ahdath Al Maghribia. Celle-ci a d’ores et déjà permis l’exportation de quantités réglementées de résine de cannabis vers plusieurs pays, dont la Suisse, la République tchèque, le Portugal, le Canada et l’Afrique du Sud. Des produits cosmétiques et des compléments alimentaires à base de dérivés du cannabis ont été également exportés vers la France et l’Afrique du Sud.

Par Hassan Benadad
Le 19/10/2025 à 20h30