Comment se déplacer librement tout en étant condamnée à une peine de prison ferme? Une notaire de Casablanca a trouvé une astuce. Et c’est sans doute là l’aspect le plus pratique de la burka islamiste. Condamnée à dix ans de prison ferme dans une affaire de faux et usage de faux, elle serait certainement encore en cavale s'il n'y avait eu l’opiniâtreté de l’une de ses victimes.
C’est donc cette victime qui a découvert la supercherie et suivi la notaire jusqu’au domicile où elle se terrait, à Had Soualem, dans les environs de Casablanca, mais qui relève de la province de Berrechid, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 21 décembre.
Avant d’être ainsi démasquée, la notaire se déplaçait librement, mais couverte de la tête aux pieds, habillée d'une burka islamiste. La victime a donc alerté la police. Grâce à des agents de la brigade judiciaire de la préfecture de Casablanca ainsi que des agents des services de la gendarmerie de Berrechid, la fugitive a pu être de nouveau interpellée samedi dernier. Elle faisait, précise le quotidien, l’objet de plusieurs mandats de recherche dans l'ensemble du territoire national.
Condamnée à dix ans de prison dans une affaire qui remonte à 2016, le procès a depuis épuisé toutes les voies de recours et est allé en cours de cassation, juridiction qui a d’ailleurs confirmé le jugement en appel. Dans sa partie civile, cette affaire en est encore au stade de pourvoi en appel, car les deux parties, la notaire, ainsi que ses complices, ont été condamnés à verser solidairement 400.000 dirhams de dommages et intérêts, alors que la partie civile juge la somme insuffisante.
Mais si l'affaire remonte à 2016, le juge d’instruction près la cour d’appel de Casablanca a déféré devant la Chambre criminelle de la même juridiction, cette notaire, âgée de 43 ans, ainsi qu’un de ses complices, un homme de 66 ans. Ces deux personnes sont accusées de "faux et usage de faux en acte authentique". La notaire a écopé d'une peine de prison ferme pour avoir falsifié une signature sur un document et avoir attesté de la véracité de faits qui, en réalité, ne se sont jamais produits, précise le quotidien. Selon le jargon juridique, elle a été condamnée pour avoir "validé un faux acte de rétractation sur un don déjà réalisé".
Il s'agit, en fait, d'une affaire de spoliation immobilière, comme il y a eu tant dans la capitale économique, et même ailleurs. L’acte de donation en question a servi à changer la propriété d’un immeuble. La notaire avait authentifié un faux acte, qui annulait le premier avant de le déposer auprès de la Conservation foncière. La cour a, par ailleurs, décidé de radier le document falsifié du titre foncier, souligne le quotidien.
Dans cette affaire, tout comme la notaire, son complice, un MRE, a lui aussi écopé de dix ans de prison ferme. La peine prononcée en première instance était de 15 ans de prison ferme. Ces deux personnes étaient poursuivies en état de liberté provisoire. Le quotidien n'a toutefois pas évoqué ce que devient ce complice.