Ramassage d’ordures: grève contre Derichebourg à Kénitra

DR

Revue de presseKiosque 360. Les membres d'un bureau syndical ont été renvoyés par la société délégataire de la gestion des déchets urbains, un autre groupe a été suspendu. Les employés accusent le Conseil de la ville de discrimination et de complicité avec le gestionnaire délégué.

Le 15/08/2020 à 06h18

Le personnel de la société chargé de la gestion de la collecte des ordures dans la ville de Kénitra est en colère. Les éboueurs de la ville dirigée par le ministre de l’Énergie, Aziz Rebbah du PJD, ont ainsi décidé de mener une série de protestations, appuyés par des syndicats et des acteurs de la société civile. Ces actes de protestation coïncident avec la tenue de la session ordinaire du Conseil de la ville, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 15 et 16 août.

D'après le quotidien, les agents de la société délégataire du service de collecte des déchets ménagers, principalement ceux relevant de la zone de Maâmoura, ont décidé de recourir à l'escalade après que cette dernière a décidé de mettre fin au contrat de cinq employés qui venaient de constituer un bureau syndical. Les employés concernés, précise le quotidien, ont rejoint récemment la société. Leur renvoi intervient, poursuit Al Akhbar, juste après la suspension, le jour de l’Aid al-Adha, de 20 autres agents de propreté.

Les employés de la société de gestion déléguée accusent le Conseil de la ville de représailles, avec la complicité de l'entreprise, en raison de leur appartenance à une organisation syndicale, la CDT en l’occurrence. Les éboueurs en rogne accusent également le Conseil de la ville de discrimination à leur égard. Leurs collègues qui appartiennent au bras syndical du PJD, l’UNTM, seraient d’après eux mieux traités et même privilégiés. Certains d'entre eux se seraient même transformés en «employés fantômes», affirme le quotidien citant les employés contestataires. Le Conseil de la ville est également accusé, toujours selon la même source, de harcèlement, dans leur travail, envers tous les employés qui ne font pas partie du syndicat affidé au parti islamiste. 

Les employés protestataires appellent ainsi à une intervention des autorités de tutelle pour faire respecter la loi et éviter que ce dossier ne se transforme en moyen de promotion électorale. Les agents de propreté espèrent également que l'autorité de tutelle fasse pression sur le Conseil de la ville et la société délégataire pour les inciter à respecter les termes du contrat social signé entre les représentants des salariés et leur employeur.

D'après les termes de cet accord, souligne Al Akhbar, la société devrait procéder, entre autres, à la titularisation d'une soixantaine d'agents temporaires. Un premier et un deuxième groupe ont effectivement vu leur situation régularisée, mais pour les autres, dont les membres du bureau syndical de la CDT, ils se sont vus signifier la fin de leur contrat.

Par Amyne Asmlal
Le 15/08/2020 à 06h18