Rabat: un gigantesque projet risque de partir en fumée

Le Bouregreg.

Le Bouregreg. . DR

Revue de presseKiosque 360. Les déclarations du chef du gouvernement, appelant à renflouer les caisses de l’Agence d’aménagement de la vallée Bouregreg (AAVB), laissent entendre que cette dernière traverse une crise financière aiguë. Explications.

Le 30/03/2018 à 22h35

C’est un constat. L’Agence d’aménagement de la vallée Bouregreg (AAVB) n’est pas en bonne santé financière. C’est du moins ce que laissent entendre les dernières déclarations du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, appelant à soutenir financièrement l’AAVB afin qu'elle puisse accomplir la mission pour laquelle elle a été créée.

Selon le quotidien Al Massae, qui rapporte cette information dans son édition du week-end des 31 mars et 1er avril, les responsables de l’AAVB n’auraient pas réussi à sauver le navire, qui chavire en raison de sérieuses difficultés financières. Le spectre du projet de développement d’Al Hoceima «Manarate Al Moutawassit» plane à l’horizon. En effet, l’AAVB a investi des sommes d’argent colossales en infrastructures pour attirer des investissements et générer des recettes. Mais, fait remarquer la publication, l’objectif n’a pas été atteint. Du coup, l’Agence a sombré.

Les sources du quotidien ajoutent que les déclarations du chef du gouvernement interviennent à un moment où des interrogations restent entières sur le retard de la publication du rapport de l’audit de la Cour des comptes sur la gestion de l’AAVB, il y a deux ans. Plus encore, précisent ces sources, ces interrogations interviennent suite à la polémique suscitée autour du retrait de l’AAVB du secteur de l’immobilier en raison des difficultés rencontrées dans la vente des résidences jouxtant la Marina.

Cet état de fait a poussé l’AAVB a cédé la plupart de ses actions du capital Bab El Bahr Company, en contrepartie de 228 millions de dirhams. Ce qui a permis à des investisseurs émiratis de détenir 91% dans le capital de l’Agence, qui n’en possède désormais plus que 9%. Autant dire que l’Agence d’aménagement de la vallée Bouregreg, fonctionnant avec un effectif pléthorique, dont des cadres avec des salaires colossaux et des indemnités consistantes, serait au bord de la faillite.

Par Mohamed Younsi
Le 30/03/2018 à 22h35