À Rabat, les chauffeurs de taxis font face à une véritable levée de boucliers contre certaines de leurs pratiques.
Depuis plusieurs jours, en effet, des voix s’élèvent dans la capitale du Royaume pour dénoncer la qualité des prestations des taxis, mais aussi, et surtout, le recours de certains d’entre eux à des pratiques complètement illégales.
C’est ce que rapporte Al Akhbar dans son édition du lundi 5 mai, faisant état d’une recrudescence de plaintes liées aux services de taxis, un nombre croissant de visiteurs n’hésitant pas à exprimer leur exaspération, face au refus d’activer le compteur, à l’imposition de tarifs arbitraires, ou encore au refus, sans justification, de les conduire à leur destination.
Ces comportements, devenus monnaie courante, selon la publication, dans des zones clés telles que la médina, l’aéroport de Rabat-Salé, ou les abords des grands hôtels, portent un sérieux préjudice à l’image de la Ville, et posent la question du respect des règles professionnelles, par certains acteurs du secteur.
Pour étayer ce constat, Al Akhbar s’est appuyé sur plusieurs témoignages de touristes et de visiteurs.
Nombreux sont ceux qui ont déclaré avoir été victimes d’abus, certains affirmant que des chauffeurs de taxi à Rabat les considèrent comme de simples «opportunités de gain rapide», profitant d’un contrôle laxiste et d’un manque de sanctions dissuasives.
Selon cette même source, les associations de protection des consommateurs se sont également saisies de ce sujet, et n’ont pas hésité à alerter l’opinion publique sur l’ampleur de ce phénomène: en 2024, ont-elles rapporté, les plaintes enregistrées ont augmenté de 40%, comparativement à l’année précédente.
Un taux qui reflète une tendance préoccupante, sans réponse proportionnée de la part des autorités.
Al Akhbar reconnaît que des opérations de contrôle inopinées sont bel et bien menées par les autorités locales, mais que les efforts de régulation restent globalement limités, face à la taille du parc de taxis et à l’absence d’alternatives de transport structurées.
Cependant, du côté des professionnels, l’explication de la recrudescence du phénomène dépasse le simple cadre de la cupidité et de l’avidité de certains chauffeurs.
Selon le quotidien, de nombreux professionnels citent des facteurs structurels et institutionnels, qui pèsent sur le secteur des taxis, dont l’absence d’alternatives de transport efficaces et accessibles, ou de lignes touristiques organisées.
Cela rend le recours quasi-exclusif aux taxis incontournable pour les visiteurs.
De plus, précise-t-on dans la profession, les sanctions administratives actuelles sont jugées insuffisamment dissuasives, perçues par certains comme symboliques, par rapport aux gains potentiels qu’un chauffeur de taxi peut tirer de l’exploitation d’un seul touriste.
Des pratiques qui, bien que parfois minimisées, nuisent directement à l’image du Royaume.
Dans un contexte de concurrence touristique accrue, la moindre mauvaise expérience peut devenir virale, via les réseaux sociaux ou les plateformes d’avis en ligne, ce qui impacte lourdement l’attractivité de la Capitale, et, par ricochet, son économie locale.








