Le bras de fer entre la maire de Rabat, Asmaa Rhlalou, et les propriétaires des cafés et restaurants, se poursuit. Ces derniers devraient, dans les prochains jours, exprimer leur opposition aux dernières décisions de la mairie visant à relever le montant des taxes à payer pour l’occupation de l’espace public.
Dans son édition du lundi 15 mai, Al Akhbar rapporte qu’une réunion de coordination est prévue, cette semaine, par la Fédération nationale des propriétaires de cafés et restaurants pour préparer la grève prévue à Rabat. C’est le moyen choisi par les cafetiers et restaurateurs pour donner encore plus d’ampleur à leurs protestations contre le relèvement des taxes décidé par la mairie. Cette dernière a, pour rappel, acté une augmentation allant jusqu’à 70 dirhams pour les taxes dues pour l’occupation provisoire des espaces publics, faisant ainsi supporter aux cafetiers et aux restaurateurs de certains quartiers un montant pouvant atteindre 525 dirhams le m2, à payer chaque trimestre. Pour beaucoup d’opérateurs, cette augmentation donnera un sérieux coup de massue qui risque même de menacer leur activité.
Selon des sources auprès de la représentation des propriétaires de cafés et restaurants, citées par le journal, des avis ont déjà été reçus par plusieurs d’entre eux. La Trésorerie générale du Royaume les y invite à régler des montants qualifiés de «surréalistes». Ces avis ont, semble-t-il, été établis sur la base du dernier arrêté fiscal de la mairie, mettant ainsi en application la décision d’augmenter les redevances.
Dans leur argumentaire, ajoute Al Akhbar, les cafetiers et restaurateurs citent également le contexte malvenu dans lequel cette décision a été prise. En effet, beaucoup d’entre eux considèrent que le secteur ne s’est pas encore remis des répercussions de la crise sanitaire qui a mis en difficulté plusieurs établissements. A cela s’ajoute le contexte inflationniste que connaît le pays et qui induit une forte hausse des coûts supportés par ces opérateurs. C’est pourquoi ils appellent, en parallèle à leur opposition au nouvel arrêté fiscal de la mairie de Rabat, à une intervention des pouvoirs publics pour sauver leur secteur. Des revendications sont, dans ce sens, adressées au ministère de l’Économie et des Finances pour la suspension des pénalités de retard concernant le règlement des créances dues aux établissements publics, à l’instar de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). L’autre souhait des opérateurs est aussi de voir le gouvernement accélérer la mise en place d’une loi-cadre permettant de structurer la profession et, surtout, de rendre les mécanismes de fixation des taxes et impôts plus clairs.