Rabat: 13 personnes impliquées dans une affaire de falsification de la signature d’un colonel

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Revue de presseUn réseau criminel composé de plusieurs individus, dont des militaires et des civils, a été démantelé par les services sécuritaires compétents à Rabat. Les éléments de ce réseau confectionnaient des dossiers de crédit à la consommation, sur la base de faux documents, en falsifiant la signature d’un colonel. Voici leur modus operandi, dans cette revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 04/12/2024 à 19h44

La Chambre criminelle de la Cour d’appel de Rabat réexamine, depuis lundi dernier 1er décembre 2024, l’affaire d’un réseau criminel spécialisé dans la falsification de la signature d’un colonel affecté auprès de la Place d’armes de Rabat.

La réouverture de l’enquête relative à cette affaire a été dictée par les retombées de nouveaux éléments de cette bande criminelle dans les filets des enquêteurs, indique Assabah de ce jeudi 5 décembre 2024.

Selon le quotidien, «les éléments de ce réseau criminel falsifiaient la signature d’un colonel, pour établir des attestations de travail et de salaire aux noms des militaires, à leur insu, pour contracter des crédits de consommation auprès des institutions financières spécialisées».

Assabah précise que «cette affaire a éclaté lorsqu’un enseignant a découvert un prélèvement de 1.000 dirhams sur son salaire. Après des explications auprès des services compétents de la Trésorerie générale du Royaume (TGR), on lui a signifié qu’il s’agissait là d’une mensualité pour rembourser un crédit de 90.000 dirhams qu’il avait contracté auprès d’une institution financière spécialisée à Rabat, qui l’a orienté vers une société intermédiaire à Meknès, avant de découvrir qu’un gendarme avait bel et bien perçu le crédit en question, sur la base d’une attestation de travail et de salaire en son nom, ainsi que sa carte d’identité nationale».

L’enquête menée alors par la police judiciaire de Salé a rapidement permis de découvrir que le gendarme en question, impliqué dans cette affaire, avait contracté cette ligne de crédit par l’intermédiaire d’un autre gendarme, qui, lui, s’était chargé de monter le dossier frauduleux.

Par la suite, ajoute Assabah, «les investigations ont conduit les enquêteurs à l’arrestation d’un individu qui, quant à lui, se présente comme journaliste, issu de la ville de Fès, et qui serait la pièce maîtresse de militaires exerçant dans différentes casernes et de courtiers [chargés de] confectionner des dossiers de crédit aux noms de militaires, dont certains ont déclaré lors de l’enquête préliminaire au tribunal militaire de Rabat qu’ils avaient été surpris par des prélèvements sur leurs salaires».

Pour chaque opération réussie, les courtiers remportent la somme de 20.000 dirhams. Le faux journaliste, qui était chargé de récupérer les chèques comportant la somme correspondant à la ligne de crédit se taillait, lui, «la part du lion», indiquent des sources informées, interrogées par Assabah.

L’enquête préliminaire qui a auparavant été menée par le juge d’instruction près le tribunal militaire de Rabat a permis d’identifier treize personnes, toutes impliquées dans cette affaire: des gendarmes, trois militaires et dix autres individus, dix autres personnes étant quant à elles demeurées activement recherchées, avant qu’elles ne tombent dans les filets de la justice criminelle de Rabat, expliquent les mêmes sources.

Dans le cadre de cette enquête, «vingt militaires auditionnés ont déclaré que les documents saisis par la police judiciaire de Salé étaient soigneusement falsifiés, pour ne pas attirer l’attention des responsables des institutions financières de crédit».

Cette affaire d’escroquerie est actuellement en cours de traitement par le juge qui en est chargé, et qui doit poursuivre son examen le 23 décembre prochain.

Par Mohamed Younsi
Le 04/12/2024 à 19h44