Que d'arbres sacrifiés... Par an, la Cour des comptes reçoit en tout 60 tonnes de paperasse

Zineb El Adaoui, présidente de la Cour des comptes.

Zineb El Adaoui, présidente de la Cour des comptes. . DR

Chaque année, la Cour des comptes reçoit pour 60 tonnes de papier, contenant des déclarations diverses et variées. Une situation à laquelle il est très urgent de remédier, selon cette administration que dirige Zineb El Adaoui. Explications.

Le 09/11/2022 à 13h05

A l’ère du tout-digital, au Maroc, le culte de la paperasse (signée, cachetée) fait preuve d'un certain entêtement. Un non-sens écologique, d'abord, mais aussi une situation qui pose de sérieux problèmes, à plusieurs niveaux, aux différentes administrations du Royaume.

Au Parlement hier, mardi 8 novembre 2022, le secrétaire général de la Cour des comptes a soulevé ce problème, au cours de la présentation du budget sectoriel de son institution, devant les membres de la commission de Justice et de la législation.

En plus d’auditer les comptes des services publics et de vérifier les déclarations de patrimoine, par dizaines de milliers, la Cour des comptes audite les comptes des partis politiques. Dans les régions administratives du Royaume, ses services ont aussi pour mission d'éplucher les comptes des collectivités territoriales, dont près de 1.500 communes rurales et urbaines.

Selon ce haut responsable à la Cour des comptes, cette juridiction reçoit chaque année une moyenne de 20.000 piles de papier, qui totalisent un poids de 60 tonnes.

Il s’agit essentiellement des rapports comptables de 716 services centraux de l’Etat, et de 235 rapports émanant des Etablissements et entreprises publics (EEP). Rares sont les services publics qui ont recourt au numérique pour soumettre ces données à la Cour des comptes, une situation qui pose de sérieux problèmes pour le stockage et l’archivage d'aussi importantes quantités de papier.

Il faut aussi imaginer encore l’ampleur de la difficulté que pose toute cette paperasse de toutes façons vouée à s'empoussiérer, alors que la Cour des comptes, de l’avis de ce même haut responsable, a reçu, en tout, 400.000 déclarations de patrimoine émanant de 100.000 personnes qui y sont assujetties depuis 2010.

La Cour des comptes se retrouve donc contrainte d’accélérer sa transformation digitale. Dès l’année prochaine, en 2023, l'institution va consacrer l’essentiel de 60 postes budgétaires qui lui ont été affectés à l'accélération de cette transformation, en systématisant progressivement les déclarations en ligne, de même que les échanges électroniques. 

Dans son budget global, la Cour des comptes va également consacrer 15 millions de dirhams à l’acquisition de solutions et de matériel informatique à cette fin.

Par Rahim Sefrioui
Le 09/11/2022 à 13h05