Quand l’accident de Khouribga révèle la faiblesse des structures de santé de la ville

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Revue de presseKiosque360. De graves défaillances ont été constatées à l’hôpital Hassan II de Khouribga lors de la prise en charge des blessés de l’accident de l’autocar. En cause: un hôpital sans directeur et une région sans délégué provincial. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Akhbar.

Le 19/08/2022 à 17h26

Les acteurs de la société civile dans la ville de Khouribga ont, à nouveau, dénoncé la situation catastrophique que vit le secteur de la santé dans la province et plus particulièrement à l’hôpital provincial Hassan II. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du vendredi 19 août, que ces défaillances ont été dévoilées au grand jour après le grave accident d’autocar de mercredi dernier qui a fait 24 morts et 30 blessées graves. Les passagers blessés se sont retrouvés dans un hôpital transformé en «station de correspondance» car la plupart des victimes ont été transférées vers d’autres hôpitaux, faute d’un service d’urgence opérationnel.

Une unité devenue un désert médical faute de ressources humaines suffisantes et notamment de médecins spécialistes à même de traiter les différents cas graves. Le directeur régional de la santé, qui a supervisé la prise en charge des blessés, l’a constaté à ses dépens quand les responsables de l’hôpital ont été contraints de recourir à l’aide des cliniques privées et des cadres médicaux de l’extérieur de la province. Il faut rappeler qu’en période normale, le service d’urgence accueille, quotidiennement, entre 40 et 100 personnes venant de plusieurs localités de la province pour bénéficier des soins d’urgence.

Le quotidien Al Akhbar souligne que la pression sur ce service est telle que les malades sont contraints d’attendre. Les agents du service d’urgence sont parfois obligés de transférer certains cas vers des centres hospitaliers à l’extérieur de la province à cause du manque de médecins de garde. Sans oublier le manque d’équipements médicaux nécessaires pour traiter les cas d’urgence, notamment les personnes accidentées.

C’est ce qui s’est produit, mercredi dernier, quand les blessés ont dû subir leur transfert vers le CHU de Casablanca et l’hôpital de Beni Mellal. Outre les cas urgents, les malades subissent des souffrances quotidiennes dans un établissement qui n’a d’hôpital que le nom après avoir été vidé de ses médecins spécialistes qui ont préféré partir dans des cliniques privées. Ce qui est encore plus aberrant, c’est que ce centre hospitalier fonctionne sans directeur depuis 2017 et que le poste de délégué provincial est toujours vacant. Un vide qui a fortement contribué à la mauvaise gestion de cet hôpital en l’absence de réactivité du ministère de la Santé.

Par Hassan Benadad
Le 19/08/2022 à 17h26