Les marchés des provinces du sud connaissent, ces derniers jours, une pénurie de caisses de farine, dont les prix enregistrent une hausse jamais égalée. Selon des sources concordantes, les causes de cette «pénurie» seraient dues au recours des éleveurs, dans les différentes régions du Sahara, à de grosses quantités de farine qu’ils transforment en aliment pour bétail en la mélangeant à de l’eau. Une décision dictée, cette année, par la faiblesse des précipitations. En effet, les pâturages, dont la surface s’élève à 3 millions d’hectares dans la région de Guelmim-Oued Noun, ont pâti de cette situation.
La pénurie de farine, qui d’ailleurs risque de durer, a poussé les habitants des villes et des villages à se ruer vers les marchés pour acheter et stocker des caisses supplémentaires. Selon les premières données, la région de Guelmim-Oued Noun a connu, cette année, un déficit pluviométrique de 48% par rapport à l’année dernière. La province d’Assa Zag enregistre un déficit de plus de 50%, et celle de Sidi Ifni un déficit de plus de 52%.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 4 mars, que la faiblesse des précipitations a réduit de 28% les surfaces cultivées, par rapport à l’année dernière. C’est ainsi que les surfaces cultivées en légumes n’ont pas dépassé les 3.000 hectares. Raréfaction des pâturages, retour au bercail des éleveurs nomades faute de prairies, hausse vertigineuse des prix des aliments pour bétail: ce déficit pluviométrique a donc eu d’énormes répercussions sur la région. Selon les données publiées, fin janvier, par le ministère de l’Economie, le cumul pluviométrique pour la campagne 2019-2020 a enregistré une baisse de 37,6% par rapport à la campagne précédente. Les précipitations sont jugées faibles à moyennes dans plusieurs régions, d’où la baisse du taux de remplissage des barrages à usage agricole, un taux qui s’établit à 47,6% contre 60,2% une année auparavant.