Province de Khémisset: fuyant les chaleurs caniculaires, les estivants se réfugient sur les berges du barrage El Kansra

Fuyant les chaleurs caniculaires, des estivants se réfugient sur les berges du barrage El Kansra. (Y. Mannan / Le360)

Le 11/08/2024 à 18h56

VidéoLes berges du barrage El Kansra, la plus ancienne infrastructure hydrique du pays, situeé à 140 km au nord-est de Rabat, sont devenues un refuge pour de nombreux estivants qui fuient les fortes chaleurs de l’été.

Empruntant une route régionale fortement accidentée, qui prend son départ à Khémisset, une équipe dépêchée par Le360 s’est rendue au barrage El Kansra, la plus ancienne infrastructure hydrique du pays, construite entre 1927 et 1935.

Situé à 140 km au nord-est de Rabat et à 45 km à l’ouest de Khémisset, ce barrage est alimenté par Oued Beht, un affluent du Sebou, et dispose d’une capacité estimée à 300 millions de mètres cubes (m3). Cependant, à cause de la sécheresse, le volume d’eau actuellement retenu dans son bassin se limite à 60 millions de mètres cubes, soit le cinquième de la capacité totale.

L’ouvrage a beau manquer d’eau, il attire toujours autant de visiteurs. Dès la matinée, des familles venues des villes voisines s’installent sur les berges de son lac et y dressent leurs tables de pique-nique. La végétation devenue rare, pour ne pas dire inexistante, les estivants parviennent à s’abriter sous les arbres et arbustes qui subsistent encore, ou déploient leurs parasols, pour les plus prévoyants. Et pendant que les plus jeunes eux se baignent dans le ruisseau dérivant du barrage, les autres vacanciers préfèrent se rafraîchir dans l’étang qui le borde.

Si les estivants des ne tarissent pas d’éloges sur la beauté de ce lieu de détente improvisé, ils déplorent en revanche l’insalubrité qui l’entoure et l’absence de toute infrastructure d’hygiène. En effet, ni les berges du barrage El Kansra ni celles de l’oued Beht ne reçoivent le moindre équipement d’hygiène.

«Il n’y a ni sanitaires, ni eau potable, ni infrastructures de base ou de loisirs», dénonce Mohammed, un Marocain résidant à l’étranger (MRE). Ahmed Ratale peste quant à lui contre les autorités locales de Khémisset, chef-lieu de la région, et contre la commune d’El Kansra, présidée par un élu du Rassemblement national des indépendants (RNI), qu’il accuse de marginaliser et délaisser cette localité et ses habitants. «Dans cette région rurale, la population locale souffre de nombreux maux que le gouvernement ignore. On est loin des slogans du parti, qui prétend lutter contre les disparités régionales», assène-t-il.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 11/08/2024 à 18h56