En cette période de grand froid, la communauté de Lamrija, dans la province de Jerada, mène un combat quotidien contre des conditions climatiques particulièrement rigoureuses. Les nomades de la région doivent affronter des températures très basses dans un contexte où les moyens de chauffage traditionnels sont quasiment inexistants.
La zone connaît une forte baisse des températures, parfois accompagnée d’un épais brouillard et de précipitations, rendant les nuits particulièrement éprouvantes pour des familles vivant dans des conditions précaires et dépendantes de la nature pour subvenir à leurs besoins essentiels.
Said, nomade de la région, décrit un quotidien éprouvant. «Le froid ici est très dur», nous confie-t-il, en précisant que même les périodes climatiques un peu plus stables ne suffisent pas à atténuer la dureté de l’hiver. Les nomades, privés de bois de chauffage autrefois disponible ou confrontés à des prix devenus prohibitifs, n’ont souvent d’autre recours que les bouteilles de gaz pour ne pas grelotter toute la nuit.
Il explique que les vagues de sécheresse successives ont provoqué la disparition de nombreuses ressources naturelles, comme «Al-halfa», une plante longtemps utilisée pour le chauffage et d’autres usages. «La terre a été détruite par la sécheresse», lâche-t-il, soulignant que le manque de ressources réduit considérablement les solutions possibles pour les habitants.
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De son côté, Miloud affirme que le froid pèse lourdement sur la vie quotidienne des nomades, d’autant plus en l’absence d’alternatives. Selon lui, posséder un poêle à bois est devenu une exception, et la majorité des familles dépendent désormais exclusivement du gaz, malgré un coût élevé au regard de leurs moyens. Ceux qui ne peuvent même pas s’offrir une bouteille de gaz n’ont d’autre choix que la patience… et la prière, face à des nuits glaciales.
Les difficultés ne se limitent pas au chauffage: les précipitations renforcent l’isolement, les pistes devenant parfois impraticables. Il devient alors difficile de rejoindre les villages voisins pour effectuer les démarches du quotidien, se rendre à l’école ou au travail. Les habitants se retrouvent contraints d’attendre une amélioration des conditions météorologiques, dans un contexte qui nourrit davantage leur sentiment de vulnérabilité et d’instabilité.
Ces témoignages donnent à voir une réalité sociale particulièrement rude pour cette frange de citoyens vivant dans des zones reculées, où le froid extrême se conjugue à des coûts de chauffage excessifs. Un véritable défi pour les nomades, qui appellent une attention particulière et des réponses adaptées, afin d’alléger leur souffrance face aux aléas de la nature.








