Le programme d’urgence de l’éducation a conduit plusieurs fonctionnaires et chefs d’entreprise devant la justice. Le 12 septembre prochain, accusés de dilapidation et détournement dans le cadre de la mise en application de ce programme, ils comparaîtront devant le juge chargé des crimes financiers près le tribunal de Fès.
Ce vendredi 28 août, selon Al Akhbar, c’est une vingtaine de personnes, non seulement des fonctionnaires, mais aussi des patrons d’entreprises, qui sont impliquées dans cette affaire.
Parmi ces personnes, ajoute le quotidien, figurent deux anciens directeurs de cette académie, deux délégués du ministère de l’Éducation, un ancien responsable de la trésorerie de cette académie, de même que des membres de commissions techniques chargées au moment des faits de réceptionner les biens qui ont fait objet de marchés publics dans le cadre de ce programme d’urgence.
Le juge d’instruction a décidé de poursuivre l’ensemble des personnes incriminées dans cette affaire en état de liberté, en contrepartie de cautions dont les sommes varient entre 15.000 et 50.000 dirhams. Chefs d’accusation retenus: «détournement de fonds», «dilapidation de deniers publics», «falsification d’écrits publics et administratifs», «faux et usage de faux», ce qui donne une idée de l’ampleur des risques pénaux qu’ils encourent.
D’après Al Akhbar, les poursuites dans cette affaire ont été déclenchées suite à une enquête effectuée par la Brigade nationale de la police judiciaire après des dysfonctionnements relevés par la Cour des comptes dans la mise en œuvre du programme d’urgence de l’éducation. Les sommes sont colossales: plus de 43 milliards de dirhams, selon l’audit des comptes.
La Cour des comptes a révélé un certain nombre de dysfonctionnements dans les marchés publics de l’AREF Fès-Boulemane dans l’acquisition de matériels techniques ainsi que d’équipements pédagogiques.
Deux entreprises en particulier sont citées dans ces marchés.
La Cour des comptes a également conclu dans son audit que du matériel éducatif et des laboratoires mobiles acquis dans le cadre du même programme se sont avérés inadaptés. Ils ne sont pas non plus conformes au cahier des charges que les fournisseurs choisis devaient respecter.
Concernant les marchés qui font l’objet de ces poursuites judiciaires, Al Akhbar en cite plusieurs, initiés entre 2009 et 2011. Ils portent sur différents montants, certains étant même évalués à plusieurs dizaines de millions de dirhams.