Depuis avril, les auto-écoles constatent une augmentation préoccupante du nombre de candidats recalés à l’examen de conduite. Un phénomène qui affecte à la fois la motivation des apprenants et la viabilité économique des établissements de formation. Pour Dahane Bouberd, président de l’Union nationale des associations des propriétaires d’auto-écoles, la situation devient insoutenable.
«Les candidats rencontrent aujourd’hui d’énormes difficultés pour réussir leur examen. Certains se retrouvent face à des questions qui n’ont rien à voir avec la signalisation routière», se plaint-il. «Cette situation crée un blocage psychologique chez les candidats, les démotive et les pousse à abandonner après un premier échec», ajoute-t-il.
Autre problème pointé par les professionnels: la prolifération d’offres de formation en ligne peu sérieuses. «Certains influenceurs proposent des cours à distance moyennant paiement, en prétendant disposer de questions similaires à celles de l’examen. C’est totalement faux», avertit Dahane Bouberd. «Il s’agit de contenus fantaisistes destinés uniquement à générer du profit, sans aucun lien réel avec les exigences officielles de l’examen», insiste-t-il.
Les effets de cette situation ne sont pas que pédagogiques. Dans un courrier adressé à l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa), les professionnels alertent également sur son impact économique. «De nombreux candidats abandonnent à cause de la complexité excessive des épreuves théoriques. Ce désengagement entraîne une baisse significative des recettes, compromettant la capacité des établissements à honorer leurs engagements financiers», déplore-t-il.
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Les auto-écoles assurent ne pas être opposées à une modernisation du système, bien au contraire. Mais elles dénoncent l’intégration de questions trop théoriques, déconnectées de la réalité quotidienne des conducteurs. «Le taux d’échec ne reflète pas nécessairement une faiblesse dans la formation, mais plutôt un déséquilibre dans la banque de questions», souligne-t-il. Les professionnels réclament d’être associés à l’élaboration du contenu des examens afin de garantir à la fois rigueur, équité et pertinence.
Parmi leurs principales revendications, l’adoption d’une tarification minimale obligatoire pour les prestations des auto-écoles est jugée cruciale. «Sans un tarif plancher, il est impossible de garantir une formation de qualité ni d’assurer la pérennité de nos établissements», explique le président de l’Union nationale des associations des propriétaires d’auto-écoles. Enfin, ils demandent l’actualisation du cahier des charges régissant l’ouverture et la gestion des auto-écoles, ainsi que la mise en œuvre du schéma directeur en attente.







