Si le drame de la petite Wiam, cette jeune fille de 9 ans victime d’un viol d’une rare violence, a mobilisé la société civile, notamment dimanche dernier, les cas de la pédophilie, passées sous silence, au Maroc sont de plus en plus nombreux. Malheureusement les chiffres n'existent pas !
Comme l'atteste Najat Anwar, présidente de l’association Touche pas à mon enfant, "il est difficile aujourd'hui de trouver des statistiques nationales concernant ce phénomène". Néanmoins, cette militante associative a réussi à relever un chiffre concernant la région du Gharb : 136 cas de pédophilie révélés par an. Elle déplore le fait que le gouvernement n'effectue pas un travail de recherche sur la pédophilie sur le plan national.
Silence radio
Pour ce qui est du volet juridique, Anwar nous confirme que le terme "pédophilie" n'existe même pas dans la loi marocaine. "Dans les textes, on ne nomme pas les choses telles qu'elles sont, on ne parle pas de prostitution infantile mais plutôt de viol ou atteinte à la pudeur", poursuit la présidente de l'association. Anwar demande aux autorités une "harmonisation" entre les textes de loi et les conventions internationales. Rappelons que le Maroc a signé en 1993 la convention internationale des droits de l'enfant datée du 20 novembre 1989.
Qu'en est-il du suivi psychologique des enfants victimes de pédophilie ? A ce sujet, Anwar s'indigne de l'indifférence des autorités. "Malheureusement, il n'y a pas de centres qui aident les victimes de la pédophilie. Contactés par Le360, les responsables du département de Bassima Hakkaoui, n'ont pas souhaité répondre à nos questions. A noter que jusqu'ici, la ministre de la Famille et de la solidarité n'a toujours pas pris la parole en ce qui concerne le cas de la petite Wiam, voire sur la question de la pédophilie de manière générale.