Dans la province de Driouech, près de Nador, le site naturel de Hammam Al Chaibi est à l'origine d'une polémique née sur les réseaux sociaux. Les internautes exigent que cet endroit soit ouvert aux hommes et aux femmes en même temps. A Hammam Al Chaibi, des chutes d’eau limpide se déversent dans des cavités de 60 cm de profondeur, naturellement creusées dans la roche, avant de se mêler à la mer Méditerranée.
Or, une pancarte annonce que l’accès aux femmes est autorisé entre 8h et 14h et que les hommes peuvent y accéder entre 14h et 20 heures 30. S'inscrivant en faux, un certain «front national contre l’extrémisme et le terrorisme» a adressé un courrier au ministre de l’Intérieur et au wali de la région de l’Oriental pour dénoncer les règles figurant sur ce panneau. Pour ces activistes, cette séparation des genres s'apparente à une mesure extrémiste.
Toutefois, les habitants de la région ne sont pas du même avis. Selon le blogueur et poète Saïd Abernous, originaire de cet endroit, que Le360 a interrogé, il s'agit là d'un bain naturel, comme c’est le cas pour les thermes de Moulay Yaâcoub, ou ceux de Moulay Ali Cherif. Il ne s'agit donc pas, explique-t-il, d'un lieu de villégiature comme une plage, où aucune mixité n'est imposée.
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«Depuis une centaine d’années, les habitants de cette région ont cette habitude. Les femmes le matin, les hommes le soir, et le vendredi, c’est une journée spéciale hommes, car la plupart ici ont des activités liées à la pêche, et ils profitent de leur jour off pour venir s’offrir un bain dans ces thermes», a-t-il précisé.
Pour cet homme, qui vit à proximité, la polémique née sur les réseaux sociaux n’a pas lieu d’être: «je ne comprends pas pourquoi on devrait faire tout un tapage médiatique autour de ce sujet. Si polémique il y a, il faut que ce soit dans le bon sens: créer un débat pour encourager les investisseurs à développer cette très belle région. Pourquoi, par exemple, ne pas développer les infrastructures côtières et prévoir des espaces de villégiature de proximité?»
Un autre visiteur, quant à lui venu de Tétouan, conteste lui aussi cette polémique virtuelle: «ces personnes ne savent pas qu’il y a des thermes ici. Ce n’est pas une plage, c’est une station thermale», lance-t-il.