Quand toutes les preuves incontestables confondant un accusé sont réunies dans un procès, le verdict tombe rapidement. Ainsi, il n’a fallu que moins de quatre mois à la Chambre pénale de la Cour d’appel de Fès pour condamner un directeur de lycée à 5 ans de prison ferme.
Dans son édition du vendredi 9 août, le quotidien arabophone Assabah rapporte que les juges du tribunal de Fès ont eu rapidement la conviction que les chefs d’accusation pour lesquels ce fonctionnaire de l’Education est poursuivi, à savoir le harcèlement et le viol sous la contrainte de son autorité sur trois élèves mineures, justifient la célérité de cette condamnation prononcée directement par la Cour d’appel.
Le prévenu a été placé en état d’arrestation au début du mois dernier suite à la diffusion à grande échelle d’une vidéo qui le montre clairement en train de soumettre l’une de ses élèves à un harcèlement sexuel. Le parquet ayant pris connaissance de cette vidéo a immédiatement émis un avis national de recherche contre ce directeur de lycée.
Ce dernier a, dans un premier temps, pris la fuite vers une destination inconnue, suite à la diffusion de la vidéo le dénonçant. Mais ayant également su qu’un avis de recherche a été émis à son encontre, il a décidé de se constituer prisonnier en se rendant à la gendarmerie royale de la commune de Aïn Chaqf, relevant de Moulay Yaacoub.
Selon Assabah, l’enquête a révélé que la vidéo confondant le directeur de lycée a été enregistrée par l’une de ses victimes qui, ulcérée par les comportements immoraux et répétitifs du prévenu, a décidé de le filmer en flagrant délit, avant de tout balancer sur les réseaux sociaux (Facebook). La victime s’était présentée chez son directeur sous prétexte de résoudre un problème scolaire, avant que ce dernier ne lui réponde par ses harcèlements habituels, ignorant qu’il est filmé dans une vidéo où son identité est clairement mise en valeur.
Bien avant son arrestation et sa fuite, le parquet a entendu la jeune fille qui est à l’origine de la vidéo, avant que deux autres élèves du même lycée déposent plainte et témoignent sur les agissements immoraux dudit directeur.
Assabah conclut que ce directeur n’a plus qu’une seule voie de recours, celle que lui permet l’article 440 du code procédure pénale, à savoir la cassation.