Mort en prison d’un baron de la drogue: la justice ordonne une autopsie

La famille de Mohamed Hamdoun a demandé qu’une autopsie soit menée par trois médecins légistes indépendants.

Revue de presseLe décès du trafiquant de drogue Mohamed Hamdoun à la prison locale de Sidi Moussa continue de faire jaser. Les premières constatations indiquent un arrêt cardiaque alors qu’il pratiquait une activité sportive. Face aux rumeurs, les autorités judiciaires ont ordonné une autopsie afin de confirmer les causes du décès. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 24/10/2025 à 21h38

La mort de Mohamed Hamdoun, baron de la drogue, survenue à la prison locale de Sidi Moussa, n’a rien d’un événement ordinaire. Tout comme sa vie avait suscité la curiosité et les conversations, sa mort a provoqué une vague de théories dans la ville d’El Jadida.

L’homme est décédé d’une crise cardiaque d’après les premières constatations. Mais certains proches refusent d’y croire, indique le quotidien Assabah dans son édition du weekend du 25 et 26 octobre. Pour pallier tout débordement, un important dispositif sécuritaire a été déployé devant la morgue de l’hôpital provincial Mohammed V, où se sont rassemblés des membres de sa famille, des proches et des curieux.

Tout a commencé en milieu d’après-midi, mercredi dernier, relate Assabah. Peu avant seize heures, les portes de la prison de Sidi Moussa se sont ouvertes pour laisser passer une ambulance filant en direction des urgences de l’hôpital Mohammed V. L’agitation inhabituelle, les renforts policiers et le périmètre de sécurité ont immédiatement laissé penser qu’un incident grave venait de se produire.

Quelques instants plus tard, le véhicule a pris la direction de la morgue, confirmant que le détenu était décédé. Rapidement, son identité a circulé. Il s’agissait de Mohamed Hamdoun, condamné à dix ans de prison pour trafic international de stupéfiants. Selon les premières informations, il a succombé à une crise cardiaque alors qu’il faisait du sport dans la cour du pénitencier.

Né en 1984 à Zaouia Oulad Si Hamdoun, dans la commune rurale de Ghnadra, près de Zemamra, Mohamed Hamdoun tenait, avant de basculer dans la criminalité, une droguerie à El Jadida jusqu’en 2018. À cette époque, il avait déjà connu la prison pour une affaire de chèques sans provision, qui lui avait valu huit mois derrière les barreaux.

C’est au sein même du milieu carcéral que son destin a pris un tournant décisif. Au contact d’autres détenus, il s’est retrouvé, à sa sortie, intégré à un réseau international de trafic de drogue. Très vite, il en est devenu l’un des principaux organisateurs à El Jadida, jusqu’à son arrestation et sa condamnation à dix ans de prison ferme, ajoute Assabah. Il a d’abord purgé quatre années au pénitencier Moul El Bergui à Safi avant d’être transféré, il y a deux mois à peine, à la prison de Sidi Moussa.

Devant la morgue de l’hôpital Mohammed V, la tension était palpable. Cris, pleurs et colère se mêlaient dans une atmosphère lourde. Les proches du défunt ont immédiatement exprimé leurs doutes sur les causes de sa mort. La famille de Mohamed Hamdoun a demandé qu’une autopsie soit menée par trois médecins légistes indépendants.

Le procureur général du Roi près la Cour d’appel d’El Jadida a accepté cette requête, ordonnant le transfert du corps à la morgue d’Er-Rahma à Casablanca pour un examen approfondi. Les résultats de l’autopsie devraient permettre de déterminer si la mort de l’ancien trafiquant résulte réellement d’une crise cardiaque ou si elle cache d’autres circonstances.

Par La Rédaction
Le 24/10/2025 à 21h38