Les principaux barrages du bassin de l’Oum Er Rbia ont enregistré un déficit hydrique sans précédent, notamment le barrage Al Massira, considéré comme le plus grand ouvrage hydraulique de cette zone, relevant de l’Agence du bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia, et le deuxième plus grand barrage du Royaume, déclaré à sec en janvier dernier par le ministère de l’Équipement et de l’Eau.
Seulement 43 millions de mètres cubes
Selon les données recueillies par Le360, la quantité d’eau actuellement stockée dans ce barrage ne dépasse guère les 43 millions de mètres cubes, sachant qu’il est pourvu d’une capacité de plus de 2,65 milliards de mètres cubes. Cette quantité lui a été transférée à partir des barrages d’Ahmed El Hansali et de Bin El Ouidane, selon les explications de Adil Mahfoud, chargé de la gestion des ressources hydriques à l’Agence du bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia.
Selon le même responsable, les précipitations durant la période du 1er septembre 2023 au 22 avril 2024 se sont élevées à environ 181 mm, enregistrant un déficit estimé à -51% par rapport à une année normale.
Les importations d’eau enregistrées en provenance des différents grands barrages situés dans le bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia au cours de la même période se sont élevées à environ 516 millions de mètres cubes, enregistrant un déficit estimé à -76% par rapport à la même période d’une année normale, et un déficit estimé à -22% par rapport à la même période de l’année dernière, a-t-il poursuivi, soulignant que ce bassin connaît un déficit d’importations pour la cinquième année consécutive.
Mesures urgentes et structurelles
Concernant le barrage Al Massira, qui joue un rôle important, notamment pour répondre aux besoins en eau potable et industrielle d’un ensemble de grandes villes comme Casablanca, El Jadida, Safi, Sidi Bennour, Settat, Ben Guerir, Berrechid, Azemmour, en plus de l’approvisionnement en eau industrielle de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) et de la zone industrielle de Jorf Lasfar, et en eau d’irrigation du périmètre irrigué des Doukkala, les importations d’eau au cours de la même période se sont élevées à environ 78 millions de mètres cubes, enregistrant un déficit estimé à -86% par rapport à la même période d’une année normale, et à -38% par rapport à la même période de l’année dernière.
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Les réserves en eau de ce barrage ont atteint 43 millions de mètres cubes, ce qui représente 1,6% en pourcentage de remplissage, alors que ce pourcentage s’élevait à environ 5% au cours de la même période de l’année dernière, soit environ 132 millions de mètres cubes. Il s’agit du pourcentage le plus faible enregistré par le barrage depuis le début de son exploitation en 1979.
Afin de faire face à cette situation difficile, Adil Mahfoud explique qu’un «ensemble de mesures urgentes et structurelles ont été prises et programmées pour renforcer l’approvisionnement en eau potable, notamment dans le système d’adduction d’eau du barrage».
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Parmi ces mesures figurent la priorité accordée à la satisfaction des besoins en eau potable, la réduction ou la non-consécration des ressources d’irrigation à certains périmètres et le renforcement du réservoir du barrage Al Massira par la mise en œuvre de transferts d’eau à partir des barrages d’Ahmed El Hansali et de Bin El Ouidane.