La communauté des migrants soudanais n’a jamais autant attiré l’attention que depuis le drame de Melilla, qui a coûté la vie à des dizaines d’entre eux dans une tentative désespérée de franchir la frontière entre Nador et le préside occupé. Assabah est parti à sa rencontre, profitant des rassemblements qui sont devenus courant dans certaines zones de la ville d’Oujda. Là-bas, ce sont des centaines de soudanais qui ont trouvé refuge dans les rues de la ville, tentant tant bien que mal de rester discret, en attendant des jours meilleurs où ils pourront réaliser leur rêve, celui de pouvoir migrer vers l’Europe.
Dans son édition du lundi 4 juillet, le quotidien livre le récit du calvaire qu’ont vécu ces migrants, dont «l’aventure» a commencé il y a plus de cinq mois dans des régions comme Khartoum, Oum Darmane ou Darfour au Soudan. Pour arriver là où ils sont aujourd’hui, ils ont usé de tous les moyens à leur disposition, alliant voyage en véhicule, à dos d’animaux ou même à pieds. Certains de ceux rencontrés par Assabah avouent avoir eu à marcher plusieurs centaines de kilomètres à pied pour franchir la frontière de leur pays vers le Tchad.
Pour beaucoup, ce n’était pourtant que le début d’un calvaire encore plus terrifiant. En accédant à la Libye, également sur leur chemin pour rejoindre le rêve européen, certains sont immédiatement tombés entre les mains des rrsaux des mafia de la traite d'êtres humains qui les ont enrôlés pour servir dans la guerre dans le pays. Beaucoup d’autres finiront dans des prisons ou seront séquestrés pendant des périodes allant de 8 mois à 3 ans. Dans ce pays, ajoute la publication dans son récit, les migrants sont soumis à une maltraitance digne des pires périodes de l’esclavagisme. Mais là encore, les migrants n’étaient pas encore au bout de leur calvaire. Du moins, ceux qui ont tout de même réussi à poursuivre leur chemin, pour atteindre l’Algérie.
En y accédant, beaucoup avouent à Assabah qu’ils croyaient que leur quotidien serait différent, plus humain. Ils en seront déçus. Les témoignages recueillis par le quotidien font tous état d’un traitement encore plus dur qui leur a été réservé par les autorités du pays, et notamment les services de l’armée algérienne. Beaucoup dénoncent des maltraitances subies par différents moyens. Certains récits font même penser aux sorts réservés dans les films aux espions qui tombent entre les mains de l’ennemi. Pourtant, ces migrants n’étaient pas des espions, et n’étaient pas non plus dans un film. Mais cherchait juste à réaliser un rêve, celui de rejoindre l’Europe. Le seul espoir qui se trouvait alors devant eux pour mettre fin au calvaire était de chercher par tous les moyens de quitter l'Algérie pour le Maroc. Beaucoup d’entre eux ont réussi à franchir la frontière entre les deux pays, et on ne saurait dire comment!
Aujourd’hui, rapporte Assabah, plusieurs organisations de la société civile s’activent, en s’adressant aux organes concernés au Maroc mais également auprès de la communauté internationale, afin de trouver une solution pour ces migrants qui se retrouvent finalement coincés à Oujda et dans d’autres villes de l’Oriental après s'être rendu compte qu’immigrer clandestinement vers l’Europe n’est pas aussi évident que ce qu’on leur a fait croire pendant tout leur périple. Une mobilisation qui s’avère finalement nécessaire pour éviter des tentatives désespérées comme celle qui a eu lieu entre Nador et Melilla.