Depuis plusieurs jours, l’affaire intrigue l’opinion publique, qui s’interroge sur les circonstances du meurtre sordide de l’époux de l’actrice et chanteuse Rym Fikri.
Assabah de ce lundi 19 février 2024 retrace la chronologie des faits collationnés par les enquêteurs, et apporte aussi de nouvelles révélations.
Selon le quotidien, le mode opératoire de ce crime rappelle celui qu’adoptent les grandes mafias qui sévissent dans le monde: le kidnapping de leurs adversaires, suivi de séances de torture et de tentatives de faire disparaître leur corps.
Selon toute vraisemblance, c’est ce qui est advenu dans cette affaire, l’expertise des enquêteurs ayant toutefois permis de retrouver le corps de l’époux de l’actrice, et d’arrêter six personnes, soupçonnées d’être impliquées dans ce meurtre.
Deux autres personnes, des tueurs recrutés pour participer à cette opération, ont toutefois réussi à prendre la fuite vers la France.
Assabah souligne que des similarités ont été relevées entre cette affaire, dont les faits ont eu lieu à Casablanca, et un autre crime aux circonstances identiques, en France.
Selon le quotidien, le principal suspect dans la première affaire avait été condamné en France, par contumace, à une peine de 21 ans de prison. Ayant fui ce pays, il avait été arrêté au Maroc en 2020, où il a été jugé suite à une plainte qui avait été déposée par les proches de la personne qu’il avait assassinée, en France.
L’homme avait écopé, en avril 2023, d’un jugement en première instance en sa faveur, et la Cour d’appel doit encore se prononcer sur la suite à donner à cette procédure.
Pour Assabah, le meurtre de l’époux de Rym Fikri ressemble de près au crime commis en 2007 en France: la bande criminelle qui est accusée de l’avoir assassiné a adopté un mode opératoire identique: kidnapping, torture et tentative de faire disparaître son corps.
L’exécution de ce plan a débuté le 8 février dernier. Surpris en pleine rue par plusieurs hommes, qui l’ont roué de coups, la victime a été embarqué dans un véhicule tout-terrain. L’ensemble des téléphones des ravisseurs ont été éteints, afin d’éviter que leur position ne soit retracée.
L’époux de Rym Fikri a ensuite été torturé par un homme, un trafiquant de drogue dont les enquêteurs ont pu déterminer qu’il était en conflit avec lui, et ce serait d’ailleurs ce même homme qui aurait supervisé l’ensemble de l’opération.
Le lieu où les séances de torture ont eu lieu, explique Assabah, ressemble aussi à ceux qui ont pu être découverts par la police espagnole, pour une autre affaire impliquant une mafia de la drogue en Europe: un conteneur, aménagé à cet effet.
Le cube, totalement étanche, ne permet pas que des cris ou que n’importe quel son qui en émane, ne soit perceptible de l’extérieur.
Alors que l’enquête sur cette affaire se poursuit, Assabah indique que les services de la police ont reçu le soutien de ceux de la DGST, ce qui leur permet d’obtenir des réponses à leurs questionnements en un laps de temps plus court: moins d’une semaine.
D’ailleurs, l’un des faits que le quotidien relaie a, semble-t-il, chamboulé les plans des criminels. Au moment où il se sont débarrassés du corps, démembré, de la victime, dans une rivière près de Rabat, ils ont eu une très mauvaise surprise: leur véhicule s’est retrouvé embourbé dans de la boue.
Les criminels ont alors dû faire appel à un autre véhicule, pour décoincer le leur, afin de pouvoir quitter les lieux. Assabah ignore à quel point ce fait a pu avoir une incidence dans la résolution de l’enquête.
Un fait est certain, les services de sécurité ont une fois de plus réussi à démontrer leur savoir-faire dans la résolution de ce genre d’affaires, caractérisées par leur grande complexité.