Les Marocains sont connus pour leur générosité. Certains l’ont bien compris et en ont fait un moyen pour se remplir les poches. Depuis des années, des mendiants «professionnels» ont transformé les artères de certaines grandes villes en véritable terrain de chasse.
Dans son édition du vendredi 5 mai, Assabah décrypte dans un reportage mené à Casablanca ce phénomène qui, au-delà de son caractère immoral, nuit gravement à l’image de la ville et est associé à de graves atteintes aux droits des personnes.
Évidemment, le journal est interpellé par la situation de certains enfants, transformés par des professionnels de la mendicité en outils de travail. S’il est extrêmement difficile de vérifier la légende urbaine qui veut que les mendiants «professionnels» louent ces enfants à leurs familles pour «travailler», il n’en demeure pas moins qu’utiliser des mineurs, même les siens, peut être assimilé à de la traite d’êtres humains.
L’attention d’Assabah dans ce reportage a aussi été attirée par un fait presque commun aux enfants utilisés par les mendiants. Il suffit en effet de les regarder pour les trouver un peu trop calmes, la tête ailleurs comme s’ils avaient été drogués. Comment ces mendiants continuent-ils à opérer ainsi en toute impunité, alors que leurs actes sont criminels?
Un autre modus operandi veut que des groupes d’enfants, généralement âgés de moins de 10 ans, soient envoyés harceler les passants. Dans son article, Assabah parle de réseaux souvent dirigés par des femmes «expertes» de la mendicité et qui manipulent ces mineurs.
Bien entendu, outre le caractère criminel des pratiques des mendiants «professionnels», la prolifération de ce phénomène a de graves incidences sur la qualité de vie dans les grandes villes comme Casablanca, où certaines zones deviennent difficiles à traverser. Ceci sans parler de l’impact sur l’attractivité de ces villes, en particulier chez les touristes qui sont de plus en plus nombreux à se plaindre sur les réseaux sociaux.