Vidéo. Micro-trottoir. Hausse de la mendicité: «On compatit, mais on nous agresse»

adil gadrouz

Le 14/08/2018 à 09h38

VidéoIls sont des milliers à tendre la main un peu partout dans la métropole économique, comme dans les autres villes du royaume. Le phénomène a pris ces derniers temps des proportions alarmantes. Au point d’inquiéter les gens dont certains s’estiment parfois «agressés».

La mendicité est en hausse au Maroc. D’aucuns en ont fait un métier à part entière. Ce sont des citoyens de tous âges et de différents sexes qui s’y adonnent. Et tous ne sont pas forcément dans le besoin. Combien de fois n'a-t-on retrouvé des mendiants et des mendiantes en possession d’importantes sommes d’argent.

«Je ne suis pas contre le fait de venir en aide à une personne dans le besoin, mais je suis contre l’agression, car c’est souvent le cas. Vous êtes parfois en train de faire des courses et l’on vous somme de donner de l’aumône», se plaint une Casablancaise.

La compassion ne fait pas défaut aux Marocains connus pour leur solidarité et leur aide aux nécessiteux. Cependant, ceux que nous avons interrogés se plaignent qu’ils soient interrompus dans leurs courses ou leurs entreprises en compagnie de membres de leurs familles ou des amis.

«J’étais une fois en train de faire des achats. Et voilà qu’avant même de payer le marchand, une personne s’est dressée devant moi, me demandant de lui donner des sous. J’ai cru qu’elle allait m’agresser», regrette une autre citoyenne de la capitale blanche.

Pis encore, des mendiants professionnels exploitent des enfants, les louent même pour s’attirer la pitié des gens.

Besoin ou business ? C’est l’un ou l’autre. Ou les deux à la fois.

«Une fois, je m’apprêtais à régler un épicier lorsqu’un homme m’a interpellé me demandant de l’aider à prendre le bus. Je lui ai donné l’argent devant lui suffire pour cela. Quand j’ai remarqué qu’il réprimait un sourire en coin, je lui ai posé la question de savoir pourquoi. Il a répondu que cela ne suffisait de prendre "quelque chose" et qu’il se faisait pas mal d’argent», témoigne un Casablancais non sans une pointe d’amertume.

Il n’en demeure pas moins que le phénomène exige une approche sociétale (pour venir en aide aux démunis dans l’incapacité de travailler) et sociologique (pour décortiquer ce besoin de tendre la main tout en n’étant pas dans le besoin).

Par Fatima El Karzabi et Adil Gardouz
Le 14/08/2018 à 09h38