Médina de Salé: des bijoux historiques menacés de ruine

L'enceinte de la médina de Salé.

Remparts de la médina de Salé. . DR

Revue de presseAu cœur de la médina de Salé, plusieurs demeures séculaires se dégradent au point de menacer de s’effondrer, malgré les programmes de réhabilitation engagés ces dernières années. Entre lenteurs administratives, chantiers à l’arrêt et pressions sociales, l’un des plus précieux patrimoines urbains du pays risque de disparaître. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 26/11/2025 à 19h03

Les inquiétudes autour de l’effondrement de vieilles habitations ont ressurgi à Salé, à la suite des dégradations constatées sur plusieurs bâtiments du tissu historique de la ville. Depuis plusieurs années, le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, ainsi que le secrétariat d’État chargé de l’Habitat, avaient annoncé un plan d’urgence pour traiter ce dossier, en attendant l’entrée en service de l’Agence nationale de rénovation urbaine et de réhabilitation des bâtiments menaçant ruine.

Cette instance est appelée à superviser les programmes architecturaux destinés à restaurer les quartiers les plus fragilisés et les constructions anciennes en péril, écrit le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce jeudi 27 novembre.

Dans le passé, les services compétents avaient déjà procédé à la démolition de plusieurs maisons, riads et habitations historiques endommagées, une mesure d’urgence destinée à prévenir des drames. Mais pour de nombreux acteurs locaux, ces opérations ponctuelles ne suffisent plus. Ils appellent à une accélération du vaste projet de réhabilitation et de valorisation de la médina de Salé, lancé par le Roi Mohammed VI à Marrakech et inscrit dans une dynamique nationale qui concerne plusieurs villes historiques du pays.

Citées par Al Akhbar, des sources au sein de la commune de Salé indiquent que la médina compte plus de cinquante maisons anciennes très dégradées, nécessitant des interventions immédiates pour leur restauration. Elles rappellent que Salé figure parmi les villes concernées par les quatre conventions signées devant le souverain à Marrakech, visant à transformer les médinas en véritables leviers de développement économique et touristique. Ce programme ambitionne d’impliquer les artisans, les commerçants et les acteurs locaux, afin d’assurer de meilleures conditions de vie aux habitants tout en préservant l’identité architecturale et culturelle de ces espaces.

Malgré cet élan, plusieurs projets destinés à aménager la médina de Salé connaissent un retard notable. Le plus emblématique est celui de la réhabilitation globale, pourtant doté d’importants financements et placé sous patronage royal, souligne Al Akhbar. Selon des sources bien informées également citées par le quotidien, l’une des entreprises chargées des travaux traverse une période de grandes tensions en raison de mouvements de protestation menés par ses ouvriers, qui affirment ne pas avoir reçu leurs salaires depuis un certain temps.

Ces tensions sociales ont eu des conséquences directes sur le chantier. Plusieurs sites ont été abandonnés après le départ des travailleurs, qui ont suspendu toute activité jusqu’à la régularisation de leur situation. Ce blocage fait planer la menace d’un arrêt total du projet, alors que les travaux devaient être achevés avant la fin de l’année. Les sources insistent sur la précarité croissante des ouvriers concernés, souvent soutiens de famille et originaires de différentes régions du pays. Leur situation alimente un climat de frustration et complique davantage la mise en œuvre d’un projet considéré comme l’un des plus structurants pour l’avenir de la ville.

Par La Rédaction
Le 26/11/2025 à 19h03