Médicaments contre le cancer: la CNOPS et l’Agence de l’assurance maladie sous le feu roulant des critiques

La Russie annonce la découverte d'un vaccin anti-cancer.

En Russie, la découverte d'un vaccin anti-cancer a récemment été annoncée.

Revue de presseEntre coûts prohibitifs, lourdeurs administratives et absence de mécanismes d’urgence, le système de remboursement est accusé de ne pas suivre le rythme des avancées médicales, au détriment de patients pour lesquels les délais d’administration des soins sont vitaux. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 16/12/2025 à 18h55

Le refus de prise en charge de certains médicaments innovants contre le cancer a déclenché une vague de critiques visant la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) et l’Agence nationale de l’assurance maladie. En cause, indique le quotidien Al Akhbar de ce mercredi 17 décembre, des situations humaines douloureuses révélées au grand jour, où des patients se retrouvent confrontés à des coûts de traitement exorbitants, à la lenteur des procédures administratives et à l’absence de mécanismes d’urgence tenant compte de la gravité de la maladie et de l’impératif du temps thérapeutique.

Selon Al Akhbar, un patient résidant à Rabat, diagnostiqué en novembre 2024 d’un cancer de stade avancé, avait entamé un protocole de chimiothérapie classique comprenant trois séances. Face à l’évolution de son état, l’équipe médicale a décidé de modifier la stratégie thérapeutique en prescrivant un traitement ciblé considéré comme indispensable dans ce type de pathologies à un stade critique. Cette décision médicale s’est toutefois heurtée au refus de la CNOPS de prendre en charge le coût du médicament, dont le prix de la boîte avoisine les 57.000 dirhams.

Ce refus a plongé la famille du patient dans une impasse financière insoutenable, largement au-delà de ses capacités. Un dossier médical complet a pourtant été déposé auprès des instances concernées, appuyé par des rapports détaillés soulignant le caractère urgent du traitement et l’absence d’alternative thérapeutique équivalente. Malgré cela, la procédure est restée bloquée, sans décision claire ni réaction à la hauteur de la gravité de la situation.

Au fil des semaines, l’état de santé du patient s’est fortement dégradé. Il est décédé le 10 octobre, sans que son dossier de remboursement n’ait été tranché, et avant d’avoir pu bénéficier d’un accès régulier au traitement prescrit. Ce cas, loin d’être isolé selon plusieurs acteurs du secteur, a ravivé un débat ancien sur la liste des médicaments remboursables et sur sa capacité à suivre le rythme rapide des avancées thérapeutiques en oncologie, notamment en ce qui concerne les traitements innovants à coût élevé, qui représentent souvent le dernier espoir pour de nombreux malades.

L’affaire met également en lumière les limites de l’intervention de la CNOPS et de l’Agence nationale de l’assurance maladie dans la gestion des situations exceptionnelles, écrit Al Akhbar. Pour de nombreux observateurs, l’application rigide des procédures administratives, sans marge de souplesse ni dispositifs dérogatoires, risque de se transformer en un facteur aggravant de la souffrance des patients, au lieu de jouer un rôle protecteur.

Dans ce contexte, des professionnels de la santé estiment que la question du non-remboursement des médicaments contre le cancer ne relève pas uniquement d’un problème financier. Elle soulève des interrogations profondes sur l’équité du système de santé et sur l’égalité des chances dans l’accès aux soins, en particulier dans le cadre du chantier de généralisation de la protection sociale. Un projet censé garantir le droit au traitement mais qui, dans la pratique, continue de se heurter à des obstacles administratifs et budgétaires lourds de conséquences humaines.

Par La Rédaction
Le 16/12/2025 à 18h55