Ils sont toujours décidés à faire grève le 20 janvier courant. Les médecins libéraux ne lâchent pas du lest et comptent bien aller au bout de leurs menaces en observant un débrayage général cette semaine.
C’est ce que rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 17 janvier, précisant toutefois que les interventions d’urgence ne devraient pas être suspendues. Cette grève, comme l’explique le journal, vient "dénoncer le manque d’écoute que ressent la profession de la part du gouvernement et se veut un moyen de faire pression sur celui-ci, afin de pousser vers une révision de la grille des tarifs nationaux de référence qui est restée la même depuis 2006 alors qu’elle devait être mise à jour tous les trois ans". Ce sont, en tout cas, deux des principaux points que dénoncent les médecins après la tenue, mercredi dernier, de l’assemblée générale des syndicats les plus représentatifs de la profession.
D’après le journal, cette réunion, tenue à distance en raison des mesures de prévention sanitaire, a réuni plus de 5.800 médecins libéraux. Ces derniers prévoient un deuxième débrayage, un mois après celui prévu le 20 janvier, ainsi qu’un sit-in de protestation s’ils n’obtiennent pas gain de cause. Ils menacent d'aller encore plus loin en suspendant la convention qui prévoit la prise en charge des malades.
Il semble que la profession est plus motivée que jamais pour faire entendre sa voix auprès du gouvernement. Et pour convaincre de la légitimité de leurs doléances, les médecins donnent pour exemple la non-révision de la grille des tarifs de référence depuis 2006. Selon les praticiens, cette situation a un impact conséquent sur le portefeuille des malades qui se retrouvent aujourd’hui contraints de supporter, en moyenne, jusqu’à 54% des frais de leurs soins, même quand ils disposent d’une couverture médicale. De plus, avec les répercussions sociales de la pandémie et son impact sur le pouvoir d’achat, beaucoup de malades risquent de ne plus être en mesure de prendre en charge leurs soins.
Sur un autre registre, à l’issue de cette assemblée générale des médecins, un appel a été lancé pour cesser de «diaboliser» la profession, tout en insistant sur la nécessité pour les pouvoirs publics de reconnaître "le rôle sociétal que remplissent les médecins libéraux et que la pandémie de la Covid-19 n’a fait que renforcer".