Un médecin a dénoncé le chaos et le laxisme qui règnent à l’hôpital pédiatrique Harrouchi de Casablanca. Le Dr Ahmed Jermomi, médecin résident en orthopédie et chirurgie viscérale, a publié une vidéo sur Facebook pour témoigner de ces graves dysfonctionnements. D’après le quotidien Assabah du 12 septembre, le Dr Jermomi a également rédigé un rapport détaillé. Il a demandé la protection des autorités après avoir signalé des problèmes qui compromettent la prise en charge des jeunes patients.
La direction de la faculté de médecine et de pharmacie aurait ouvert une enquête à la suite de plusieurs plaintes. Le médecin présente sa vidéo comme un «appel au secours», affirmant agir par amour pour son pays et sa profession. «Je n’ai pas hésité à révéler plusieurs violations qui portent atteinte aux intérêts des enfants malades», a-t-il déclaré au journal, précisant faire l’objet de pressions et de «menaces intelligentes» qu’il qualifie d’«hallucinations» depuis le début de l’enquête. Son souci pour l’intérêt supérieur des enfants et de l’institution l’aurait poussé à briser le silence sur des agissements inacceptables, où médecins et infirmiers sont fréquemment humiliés et insultés.
Il cite notamment le cas d’une professeure stagiaire, violentée et agressée physiquement, l’ayant contrainte à quitter précipitamment l’établissement. Une enquête est en cours concernant un document qui laisserait entendre, de manière apparemment falsifiée, qu’elle serait partie dans le cadre d’un congé annuel. Le Dr Jermomi souligne également que le service de chirurgie infantile est le seul à ne pas être équipé de caméras de surveillance, relaie Assabah.
Selon lui, les médecins généralistes évitent de se spécialiser en pédiatrie en raison du «système de gestion particulier» qui y prévaut, précisant qu’ils ne sont que quatre en poste, sans bénéficier d’encadrement ou de formation. Ces révélations s’inscrivent dans un contexte de tensions internes, marquées par des plaintes et des arrêts de travail pour cause de stress. L’établissement est en effet secoué par une série de scandales relayés quotidiennement via des vidéos, des articles et des messages sur les réseaux sociaux.







