L’image du notariat dans la ville de Marrakech vient d’être souillée par les pratiques frauduleuses d’un notaire qui aurait mis la main sur plus de trente millions de dirhams appartenant à plus de 45 clients. Ces derniers, ayant constaté la disparition du notaire, ont immédiatement saisi le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Marrakech.
Leurs plaintes ont été transférées à la brigade de police judiciaire chargée des crimes financiers pour enquête, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 12 et 13 mars. Les victimes, dont 23 sont installées dans la ville de Marrakech et plus de 12 se trouvent à l’étranger, auraient été induites en erreur par le notaire qui a manipulé les circuits d’enregistrement et du suivi des dossiers pour mettre la main sur l’argent.
Avant de disparaître des radars, le mis en cause avait ajourné ses rendez-vous avec ses clients. D’après les sources du quotidien, les éléments de la police judiciaire de Marrakech auraient confirmé aux victimes que le notaire n’a pas quitté le territoire national. Il est activement recherché après avoir lancé un mandat d’arrêt national à son encontre.
Parmi les victimes, indiquent les sources du quotidien, six héritiers d’une famille qui ont vendu une villa à un ressortissant des Emirats arabes unies l’été dernier pour six millions de dirhams. Les deux parties avaient convenu que le montant en question devrait rester entre les mains du notaire jusqu’à l’accomplissement des formalités de la vente. Mais en novembre 2022, après avoir bouclé toutes les étapes de la cession du bien, les vendeurs n’ont pas reçu leur argent.
Une autre victime a fait savoir qu’elle avait entamé la cession d’un appartement avec la somme de 475.000 dirhams en signant l’acte de vente, mais le notaire ne lui a versé que 300.000 dirhams. Après de multiples réclamations, il a signé une reconnaissance de dette de 110.000 dirhams, tandis que la somme de 65.000 dirhams demeure toujours en suspens. Autant dire, ajoute enfin le quotidien, que le notaire, qui fait actuellement l’objet d’un mandat d’arrêt national, n’achève pas les procédures de vente et met la main sur l’argent de ses clients.