La cité ocre abrite, du 27 au 29 septembre 2023, la deuxième édition de la conférence africaine sur la réduction des risques en santé. Un conclave qui réunit d’éminentes personnalités africaines et internationales, notamment des ministres, des ambassadeurs, des experts, des scientifiques, des responsables politiques ainsi que des représentants d’ONG internationales.
Organisé par le ministère de la Santé et de la Protection sociale et le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, en partenariat avec l’association «African Global Health», l’évènement a pour objectif de scruter la réalité des systèmes de santé et de sécurité alimentaire en Afrique.
Objectif: instaurer un échange d’informations et d’expériences en matière de réduction des risques sanitaires, en se focalisant sur les défis liés à l’eau, à l’environnement et à leur incidence sur la sécurité alimentaire et sanitaire en Afrique.
Les catastrophes naturelles au cœur des débats
«Le 8 septembre dernier, la terre marocaine a tremblé. Un séisme destructeur a dévasté en quelques secondes la région du Haut Atlas, au sud de Marrakech, causant près de 3.000 morts. Il devenait donc impossible de tenir cet évènement d’envergure sans consacrer un panel aux catastrophes naturelles», a déclaré Saaïd Amzazi, ancien ministre de l’Éducation nationale, en ouverture du premier panel de la rencontre, intitulé: «Catastrophes naturelles: réduction des risques et gestion des urgences».
L’objectif de ce premier panel, auquel ont pris part des experts de tous horizons en sismologie, en médecine d’urgence, en secourisme et en prise en charge psychologique, a été d’émettre des recommandations relatives à la gestion de ce type de catastrophe naturelle.
«Le gouvernement, à travers l’Agence de réhabilitation et de développement du Haut Atlas qui vient d’être créée, va pouvoir mobiliser 120 milliards de dirhams sur une période de cinq ans, et développer un programme ambitieux pour venir en aide aux 4,2 millions de citoyens concernés. Notre rencontre nous donne une occasion de discuter de cette catastrophe naturelle et tirer un nombre d’enseignements sur lesquels l’agence pourrait se pencher», souligne Amzazi.
Préserver le capital naturel et culturel
La nécessité de préserver le capital naturel et culturel des régions touchées par le séisme figure également parmi les recommandations de ce panel. «Il va de soi que la restructuration et la restauration des habitats ne sauraient se faire qu’en concertation organisée avec les populations locales, profondément attachées à leur terre, dans le respect total de leurs spécificités», ajoute l’ancien ministre.
Lire aussi : Réduction des risques en santé: une charte africaine en gestation, les premiers détails
L’autre point essentiel abordé lors de la conférence est celui de la recherche scientifique. «Il faut savoir qu’Al Haouz avait connu une activité sismique en 1953, et elle était quasiment oubliée. Aujourd’hui, c’est un séisme d’une autre nature qui a dévasté la région. Donc nous faisons appel à nos chercheurs et à nos géophysiciens et géologues pour mener des études détaillées pour essayer de mieux comprendre la sismologie continentale et également nationale», étaye-t-il.
Il est temps que «le gouvernement se penche sur l’adoption du projet de loi concernant la Montagne, texte qui peut constituer un véritable levier et un instrument de développement des régions montagneuses et rurales», a conclu Saaïd Amzazi.