Une enquête récemment menée dans quatre pays européens a permis de démanteler un réseau, dirigé par des Marocains, spécialisé dans l’escroquerie, la falsification des documents de séjour et la fraude au mariage en exploitant des femmes européennes toxicomanes. Après plusieurs mois d’investigations en Espagne, en Italie, en France et en Belgique, la police a interpellé quatre Marocains suspectés d’être impliqués dans ce trafic. Les membres de ce réseau usaient de plusieurs techniques pour arnaquer aussi bien les Marocains que les étrangers désireux d’obtenir une carte de séjour.
Ils profitaient de l’attrait pour ce sésame de résidents en situation irrégulière en Europe ou de Marocains candidats à l’émigration pour ramasser des pactoles. Ce réseau percevait ainsi pour chaque cas une somme variant entre 60.000 et 120.000 dirhams, selon le type de prestation demandée et le lieu de résidence. Les enquêteurs n’excluent pas l’existence de connexions avec des réseaux de mariages blancs au Maroc, moyennant une commission qui pouvait atteindre 30.000 dirhams pour chaque cas.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition de ce jeudi 19 décembre, que les membres de ce réseau avaient trouvé un nouveau stratagème pour célébrer de faux mariages. Ils ciblaient des femmes européennes toxicomanes, ou en situation de précarité, pour leur proposer des sommes d’argent afin qu’elles contractent des mariages blancs avec des Marocains. Selon les intermédiaires, le prix d’un mariage blanc avec une Française s’élèvait à 150.000 dirhams, et à près de 100.000 dirhams avec une Italienne et entre 50.000 et 100.000 dirhams avec une Espagnole.
Les services de police qui ont mené cette enquête avaient constaté, ces derniers temps, une hausse du nombre d’escroqueries au mariage blanc. Les Marocains qui dirigeaint ces réseaux bien infiltrés, disposaient de plusieurs intermédiaires qui cherchaient des personnes désireuses d’émigrer ou d’obtenir une carte de séjour.
Il faut rappeler que les services de police marocains avaient démantelé par le passé plusieurs réseaux de ce genre après avoir localisé des intermédiaires qui se déplaçaient chaque semaine vers le dit «triangle de l’immigration» reliant Khouribga, Béni Mellal et El Kelaâ des Sraghna.
Ce trafic s’était amplifié pendant les vacances estivales, mais aussi durant les fêtes religieuses, mais la plupart des mariages blancs contractés étaient voués à l'échec. Les pays de l'UE avaient fini par découvrir le pot-aux-roses et avaient imposé des conditions draconiennes pour accepter les dossiers de mariage.
En Belgique, par exemple, plus de 62% des dossiers rejetés avaient été déposés par des Marocains, qui ont inondé ce pays par des demandes de faux mariages.